Renault 1939
Deux escaliers permettent d’entrer dans la maison qui est surélevée, au dessus de caves, et de la cuisine. Par un escalier à gauche de l’entrée de la cuisine, le seul couramment utilisé, nous arrivons dans la grande salle à manger, puis à gauche le grand bureau de Bon papa avec la table « Ange », bureau qui donne sur le jardin. A gauche de la salle à manger, le salon et les appartements de nos grands parents avec deux chambres pour enfants. Au 1er étage les appartements Delafon, avec plusieurs chambres. Donnant dans le jardin, « le pavillon » auquel on accède par une terrasse. Ce pavillon est la résidence des « Madelin », en été. Et puis il y a ce grand jardin, un parc à nos yeux d’enfant où nous faisons des tours de France en vélo, où nous faisons des cérémonies de déguisements, nous pouvons jouer dans un petit ruisseau artificiel en y faisant circuler des bateaux, et où nous sommes libres d’inventer toutes sortes de jeux. Il y avait le clos, à 500 m de la maison, en face de la gare, traversé par la petite rivière, le Rohin. C’est un lieu de travail, car nous y aidons à cueillir les légumes, à les fraises, à ramasser les fruits. Mais nous pouvons aussi jouer beaucoup autour de ce ruisseau, en y faisant des barrages et en y construisant de petits bateaux. Il y a aussi une vigne et un tennis. C’est un but de promenade et j’en garde bon souvenir.
Ce clos a été acheté pour y construire un foyer atelier pour handicapés, animé par les Papillons Blancs que Madeleine Odile Delafon, la mère de Jean, a eu l’occasion de visiter en qualité de fondatrice de l'UNAPEI.
Jean Madelin, poursuit avec nostalgie : Cette maison de Savigny a eu une fin difficile, due tout à la fois à la terreur engendrée par la guerre et l’état de santé de Bon papa qui commençait sûrement à se manifester par certains symptômes. Ils déménagent précipitamment en Mai 1940, pour louer une maison à Château-Gonthier, déménagement qui a laissé sur place beaucoup de choses. Puis la maison est louée et finalement un acte de vente est signé peu avant Noël 1940. Mais pendant ce temps les locataires sont partis et la maison occupée par des allemands qui dispersent le mobilier et les objets restants. L’acheteur n’a pu prendre possession qu’ensuite.
Emily, une femme aux facettes multiples
Emily aime la lecture
La
passion de Bonne maman pour Walter Scott et Dickens s’ enracine dans sa belle maison de Savigny.
Les petits enfants trouvent à Savigny des trésors dans les livres d’aventure, dont les Jules
Verne, ou les Semaines de Suzette... La lecture a toujours tenu une place très importante dans sa vie,
lecture surtout de romans, soit empruntés en bibliothèque, soit publiés dans
des revues littéraires. Dans ses lettres du Maroc,
la liste des livres lus est impressionnante, et elle ne cesse de les
recommander à sa fille.
Emily écrit beaucoup
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