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Victor de Lanneau de Marey, un sacré ancêtre !



Prêtre, jacobin, franc-maçon, fondateur du collège des sciences et des arts 1758 -1830 

Victor de Lanneau de Marey


Recherches généalogiques : une pépite

Dans les recherches généalogiques sur la famille Madelin, j’ai rencontré un ancêtre direct de Catherine Colin (sosa 214). C’est  un homme tout à fait exceptionnel. Il mérite qu’on relate sa vie originale.
Qui est cet homme qui, à sa mort le 31 Mars 1830, reçoit tous les honneurs : éloges dans la presse la plus officielle et bien pensante, cérémonie au Père Lachaise suivie d’une foule imposante composée, entre autres,  des sommités des lettres et de l’éducation ?
Je décide de partir à la recherche des documents et archives qui me permettent de vous le présenter. Il le mérite largement. Ce n’est pas un homme banal et sa vie est riche d’évènements et d’engagements.
D’ailleurs, quelques temps après sa mort, un monument encore présent aujourd’hui, est érigé sur sa tombe. Le roi Louis Philippe sitôt installé, fait placer son portrait en bonne place à Versailles et dans le même temps, son nom est donné à une rue proche du Panthéon, dans le 5ème arrondissement de Paris, en date du 25 octobre 1880.



La rue de Lanneau Paris 75005
Ce  qui fait l’intérêt majeur de la vie de cet homme, est la diversité de ses actions, tout d’abord Seigneur, Prêtre, puis Jacobin membre de la Convention, Franc-maçon, Professeur, Directeur d’établissement scolaire, Maire d’une ville importante, marié puis défroqué et enfin réhabilité et intégré dans la haute société parisienne.

L'enfance de Victor de Lanneau de Marey et l’entrée au séminaire

Pierre Antoine Victor de Lanneau de Marey nait le 24 Décembre 1758 au Château de Bard les Epoisses, près de Semur en Auxois, situé en Côte d’or. 




Il est le neuvième enfant de Henriette de Prémieux et de Charles François de Lanneau de Marey, Seigneur de Marcy et de Bard, capitaine d’un régiment, titulaire de la Croix Saint louis.  C’est donc dans une famille de la petite noblesse bourguignonne que nait le futur révolutionnaire et pédagogue.


Acte de naissance de Victor de Lanneau 24 décembre 1758 à Bard sur Epoisses 21


La famille de Lanneau est originaire d’Allemagne sous le règne de François 1° et a fait souche en Auxois à cette date. En 1544, son ancêtre François Lombard de Lanneau, écuyer reçu les château et le terrage de Montfort près de Montbard eu égard des services à la princesse d'Orange dont il est le maître d'hôtel. Son fils Henri de Lanneau écuyer, seigneur de Marcy et de Montfort est nommé Gouverneur de la ville de Noyers dans l'Yonne.

Les armoiries de la famille de Lanneau de Marey
D’azur à un barbeau d’argent posé en fasce et un chef aussi d’azur, chargé de trois besants d’or. 

Mais, à partir de 1755, la famille connait de grandes difficultés financières comme le prouvent de nombreux actes de ventes de terrains conclus avec des agriculteurs voisins. Victor de Lanneau, destiné aux armes suivant l’ordre traditionnel d’âges des enfants, fréquente le collège de La Flèche, puis l’Ecole Royale Militaire de Paris dès l’âge de 9 ans.
Suite au décès d’un frère, il est contraint d’abandonner la formation militaire et d’entrer au séminaire pour ne pas laisser perdre le droit au canonicat au chapitre de Langres (acquis issu de la féodalité). Canonicat qu’il refusera quand même.
Il entre dans l’ordre des Théatins, une congrégation de clercs réguliers fondée en 1524 à Rome qui était sensée réformer les mœurs ecclésiastiques et restaurer dans l’église la règle primitive de la vie apostolique. Il profite de cet engagement pour se consacrer à l’enseignement.

Tulle et la Franc-Maçonnerie

La municipalité de Tulle ayant décidé de confier le collège à des Théatins, Victor de Lanneau vient à Tulle où il est professeur puis nommé Directeur en 1788.


Il est initié  en qualité de Franc-Maçon le 7 Mars 1785 à l’âge de 26 ans à la Loge le Contrat Social à l’Orient de Paris. 4 ans plus tard, en 1789, il apparait sur la tableau de Loge de la loge Intime Fraternité de Tulle . Sa qualité civile mentionnée sur ce tableau de loge est : Clerc Régulier Théatin.
Tableau de la loge maçonnique L'intime Fraternité à Tulle 1789
Il forge à Tulle, des amitiés qui le suivent tout au long de son évolution comme son collègue Joachim Lebreton, l’un des futurs fondateurs de la  Décade philosophique (journal politique et littéraire) avec Amaury Duval et Jean Baptiste Say.
Dès l’été 1789, Victor de Lanneau apparaît au premier plan dans la vie municipale révolutionnaire. En août, il est nommé un des 8 capitaines de la garde Nationale de Tulle.
En novembre, il présente à la municipalité, la  Compagnie des écoliers que ses élèves avaient formée, afin de s’initier aux exercices et de jouer un rôle à leur mesure dans la révolution. C’est la première expression de ce qui allait être sa ligne de conduite pédagogique, centrée sur la diffusion des idéaux révolutionnaires.
Le 14 Juillet 1790, il est chargé de célébrer la messe pour la fête de la Fédération dans le département de la Corrèze. A cette occasion, il prononce son premier discours politique connu dans lequel il parle en ces termes : " Prenez vos armes et remplissez vous de courage... car il est meilleur de mourir dans le combat que de voir les maux de notre peuple ». Il participe à la fondation de la  Société des Amis de la Constitution en Mai 1790.
Son engagement dans la Révolution est de plus en plus important, ce qui devient difficilement supportable pour ses supérieurs municipaux et ecclésiastiques. La municipalité de Tulle, conservatrice, ne comporte à l’époque, qu’une minorité favorable à la révolution et l’évêque, lui ordonne de cesser de prêcher les principes de la révolution tant à ses élèves qu’au public de Tulle. La réponse de Victor de Lanneau est une véritable déclaration de guerre. Il la relate en ces termes :
" J’ai répondu que s’il craignait que son troupeau fut infecté des principes que je donnais à ses enfants, il pouvait lui interdire l’entrée de notre église, que je ne me déterminerai jamais à éloigner le public à l’instant de mes instructions, que cet  acte même de ma part ne pourrait qu’altérer infiniment la confiance que les pères de famille devaient avoir sur les principes que nous donnons à leurs enfants... J‘ai dit à Monseigneur l’évêque que son ordre me paraissait bien tenir à ce pouvoir arbitraire dont on venait de nous délivrer, qu’il me présentât une loi écrite et j’en serai bientôt le fidèle observateur. »
Il prête ensuite le serment constitutionnel, ce qui achève sa rupture avec ce milieu devenu hostile.

Vicaire épiscopal à Autun et Président du club des Jacobins

En 1791, l’occasion de quitter Tulle se présente et il part pour Autun en compagnie de Jean Louis Gouttes, curé originaire de Tulle et nommé, en succession de Talleyrand, évêque de Saône et Loire. Celui-ci le sollicite pour le seconder en tant que vicaire épiscopal.
A partir du 18 Avril 1791, date de son arrivée,  inconnu dans cette région, il connait une période où son évolution fut très rapide. Le 1° Mai, deux semaines après son arrivée, il est élu président du club des jacobins de la ville d’Autun. Le 13 novembre, il est élu officier municipal et admis dans la société populaire.
Jusqu’à l’an II (1794), il est  à l’origine de toutes les grandes décisions prises à Autun. Avec d’autres membres du clergé constitutionnel acquis à la cause de la révolution, il met en place un jacobinisme autunois. En effet, cette ville comporte une couche dominante composée d’une hiérarchie ecclésiastique et d’une noblesse foncière hostiles à toute réforme et une importante proportion de commerçants et artisans. Et comme les idées révolutionnaires sont en général portées par la bourgeoisie, couche sociale pratiquement inexistante à Autun, cela permet au clergé constitutionnel de s’y substituer et de devenir l’élément moteur du jacobinisme local.
Victor de Lanneau apparait comme emblématique de la fraction du clergé rallié à la révolution.
Il introduit le thème de la pédagogie politique révolutionnaire. De la même manière qu’à Tulle il avait créé une organisation des collégiens, il développe à Autun ces mêmes idées mais à l’échelle de la société populaire. Il crée des  missionnaires patriotes  qui sont chargés de diffuser les principes de la Constitution dans les campagnes.
Il est à l’origine du congrès des sociétés patriotiques qui se déroula en Avril 1792 et fin Juillet de cette année, la Société Populaire le députe à l’assemblée législative à Paris. Il y présente une adresse tendant à déclarer libres et indépendants et délivrer de tout joug monacal les individus qui composent les collèges .

Victor de Lanneau se marie avec Louise Joachim Alix en 1792

Profitant de son passage à Paris où il retrouve des familiers, sans doute entre autres, des frères de sa loge mère, le 8 Août 1792, il se marie. Il épouse Louise Joachim Alix, orpheline d'un artisan sellier du quartier de Saint Germain l'Auxois . Le contrat de mariage est signé le 31 juillet 1792 chez le Notaire parisien Bouillat. Il nous apprend que Victor de Lanneau a parallèlement à son action sociale, édifié un capital propre non négligeable, ce qui explique les  investissements qu’il fera par la suite.
De ce mariage sont venus : 
1. François-Michel-Adolphe, nommé commissaire des guerres à la suite de la campagne de Moscou, et ayant continué de servir en cette qualité dans la carnpagne de Saxe
2. Louis-Achille-Alexandre.
3. Eugène-Ferdinand.
4. Marie-Aglaé née en 1793, mariée à André-Georges Dupré de Fère. Sa fille Virginie Dupré va épouser Marie Georges William Arnould de Sainte Marie le 10 mai 1842 à Paris 75007 dont naitra en 1846,  Raoul de Sainte Marie, le père de l'arrière grand-mère de Catherine Colin. 
5. Françoise-Virginie, mariée à Etienne-Marie-Antoine Mouzard, membre de l’université de Paris, professeur au lycée Louis-le-Grand.

Son retour à Autun accompagné de son épouse, provoque un tollé dans les milieux hostiles aux mesures révolutionnaires.  Il est mieux accueilli par les autorités. Pour preuve, la municipalité approuve les résultats de sa députation à Paris et il est élu maire, le 17 Septembre, seize mois seulement après son arrivée dans cette ville. Son mariage  ne le fait pas immédiatement renoncer à ses fonctions religieuses, il signe d’ailleurs ses actes par cette formule : Victor Lanneau, vicaire épiscopal marié. Ce mariage provocateur affirme son patriotisme et fait de lui un porte parole des révolutionnaires les plus prononcés.
Mais il entre en conflit avec les autorités religieuses, et le 26 décembre 1792, il se défend en ces termes des attaques multipliées qu’il subit : " La loi naturelle, voila ma loi suprême, voila la seule vraie, parce qu’elle ne tient rien de la main des hommes. j’y trouve le principe et le précepte de toutes les vertus humaines, sociales et religieuses ; j’y vois le bonheur de l’homme privé et la prospérité publique ; je lui serai donc constamment fidèle, je la défendrai, je la suivrai toujours, cette loi première malgré les cris de l’ignorance et les injures du fanatisme. "
Il est soutenu par le directoire qui déclare : "Des prêtres, des gens ennemis des principes et de la raison lui font un crime de cette démarche. Mais le citoyen Lanneau s’est mis au dessus des préjugés en contractant mariage. Il a donné une preuve d’un citoyen éclairé, d’un homme qui ne sait pas transiger les principes d’une saine philosophie".
A ses fonctions de vicaire épiscopal, de maire et de membre le plus puissant de la société populaire, il ajoute deux autres activités qui lui permirent de donner de l’ampleur à son action. Il est nommé principal du collège et il crée sa propre imprimerie. Deux instruments d’action qui lui permettent de mettre en pratique une éducation civique fidèle aux principes de la révolution et de diffuser les thèmes de celle-ci au-delà des seuls élèves.

Abdication des fonctions de prêtre

Mais il ne peut trop longtemps persister dans son rôle religieux qui devient de plus en plus éloigné de ses convictions. Le 21 Brumaire an II donc le 11 Novembre 1793 Lanneau abdique publiquement ses fonctions de prêtre en déclarant : " Citoyens, depuis 14 mois, j’ai abandonné l’autel pour ma femme, et bientôt un enfant prouvera que mes sacrifices ne furent plus imaginaires. Mais à côté de ce contrat de la raison et de la tendresse, existe encore le brevet de l’imposture et du charlatanisme que j’ai reçu des mains de la superstition ; j’ai frémi quand j’ai aperçu ce honteux contraste : je m’empresse de le détruire, hâtez vous donc de le livrer aux flammes, car j’aurais à rougir, si l’enfant qui va me naître me surprenait des titres de prêtre ; c'est-à-dire des titres à l’indignation des sages... "
Cette déclaration donne le signal de la déchristianisation à Autun et Lanneau en prend la direction. Il déclara : " Les temples ont été tous fermés, la raison s’en empare. Si nous n’avons plus de prêtres, qu’on nous donne des instituteurs ". 
Il est nommé en décembre 1793, Agent National . Cette fonction lui donne la charge de l’organisation de la politique de Salut Public d’Autun et de sa région : réquisition des subsistances, instruction des enquêtes, organisation des fabrications de guerre et également, la mise en place de la manufacture d’armes d’Autun. Pendant cette période, ses fonctions le conduisent également à envoyer 10 personnes au tribunal révolutionnaire.
Il continue pourtant sa démarche envers l’opinion. Il prend en charge la rédaction et l’impression de  La Sentinelle d’Autun. Cette publication est le support de propagande du culte de la Raison et de la Nature, soutenant les valeurs du mariage et de la famille et vantant les mérites du Théàtre patriotique.
Un arrêt du 20 Juillet 1794 (7 jours avant la chute de Robespierre) signé entre autres par Saint-Just met fin à ses fonctions d’Agent National. Il est ensuite dénoncé comme terroriste par la Société populaire d’Autun et incarcéré jusqu’au 16 octobre 1794. Il quitte alors Autun après avoir vendu son imprimerie et réglé ses affaires personnelles. Il rejoint sa femme à Paris.


Fondateur du Collège Sainte Barbe à Paris

A Paris, il s’installe comme imprimeur, mais en Mars 1795, sur dénonciation anonyme venue d’Autun, il est de nouveau arrêté par le comité de sureté générale de la Convention. Son avocat adresse une lettre à la convention pour demander la libération de Lanneau. C’est un plaidoyer pour les Jacobins, sauveurs de la Révolution, il est compris et Lanneau aussitôt libéré.
A partir de cette période, son engagement politique devient plus modéré. Il reste imprimeur et est nommé chef de bureau de l’Instruction Publique. On lui propose la direction de l’Opéra de Paris qu’il décline au profit de la direction du Prytanée, l’ancien collège Louis le Grand.
Ces fonctions ne lui permettant  pas de mettre en pratique ses idées pédagogiques, il loue les locaux désaffectés de l’ancien collège religieux Sainte-Barbe près du Panthéon et les restaure à ses frais. Il veut recréer un enseignement secondaire de qualité, ce que les écoles centrales n’avaient pas réussi à faire à l’époque. Il ouvre son établissement sous le nom de Collège des Sciences et des Arts et a tout de suite un grand succès. Dès le concordat, ce collège laïc reprend malgré tout le nom de Sainte-Barbe et accueille entre autre des enfants d’anciens révolutionnaires plus ou moins persécutés tels ceux de Camille Desmoulins.





Collège Sainte Barbe à Paris
Il peut y mettre en application les principes déjà esquissés dans le règlement du collège de Tulle. On les retrouve dans le célèbre règlement de Sainte Barbe. Ce collège est situé rue Valette à Paris, sur la Montagne Sainte Geneviève.  Créé en 1460, il fut le plus vieux collège de France. Il est fermé en 1999 et ses locaux accueille une bibliothèque universitaire.
Sa vie de 1798 à 1830, est celle d’un homme vénéré par son autorité morale sur les élèves et les professeurs de son école. Son passé révolutionnaire est tacitement oublié et il a même des velléités de rapprochement vers l’église telle que la demande de réhabilitation de son mariage en 1803 date à laquelle il a 5 enfants.

Victor de Lanneau, pédagogue


Portrait en pied de Pierre Antoine Victor de Lanneau de Marey réalisé par M jean Marie Marlet,  Peintre
 devant les bâtiments du Collège Sainte Barbe et les élèves - Gravure et lithographie de 1816
Toute la pédagogie de Lanneau pourrait se résumer à  Instruire les citoyens par l’instruction tant civique que proprement scolaire.  Son but est de véhiculer les idées révolutionnaires et de favoriser la mise en pratique des principes nouveaux : Une morale familiale et sociale associée à des principes politiques tels que le droit à la propriété subordonné au droit à l’existence des plus pauvres, la constitution, les droits de l’homme et la république. Il a remis son établissement à son fils Adolphe de Lanneau. 


Décédé le 31 mars 1830

Le 31 mars 1830, Pierre Antoine Victor de Lanneau de Marey meurt à Paris. Il reçoit tous les honneurs : éloges dans la presse, cérémonie au Père Lachaise suivie par une foule composée de ce que Paris comptait de plus important dans le domaine des lettres et de l'éducation. 



Tombe de Victor Lanneau au Père Lachaise

Ces honneurs lui sont rendus au titre de l'un des plus illustres pédagogues de ce début du XIXème siècle, auteur de dictionnaires, fondateur du Collège Sainte-Barbe situé au coeur du quartier latin à Paris. Dans son village de Bard-les-Epoisses en Côte d'or, l'église paroissiale rappelle aux habitants, par une plaque scellée dans le choeur, quelle fut la gloire de leur compatriote.

On se souviendra de Victor Lanneau comme un des dirigeants Jacobins les plus importants de l'ancienne province de Bourgogne et particulièrement en Saône et Loire.


Sa carrière et sa vie  hors du commun en a fait un prêtre, malgré lui, allié à la Révolution avant d'être reconnu comme un pédagogue illustre à Paris à qui les biens nés de la capitale confièrent l'éducation de leurs enfants. 


C'est l'ancêtre en ligne directe de Catherine Colin. Un sacré ancêtre ! 





Arbre généalogique de Lanneau / de Sainte Marie
Site généanet ccolin55








Pierre Colin, Résistant fusillé en 1944 au Fort de la Doua


Catherine Colin a reçu de son père, il y a quelques années, un petit livre broché «Visages d’aviateurs» rédigé par le  Lieutenant-Colonel Pierre Paquier aux éditions du survol, daté de 1947. 


Visages d'aviateurs

Visages d'aviateurs du Lieutenant Colonel Pierre Paquier 1947


Cet ouvrage a été relié en cuir bleu, vraisemblablement par Irène Colin, née Girard, son épouse. 
Le livre bleu recèle un très beau texte intitulé « Le petit Colin » (en référence à sa petite taille de 1,60 m ) qui évoque la vie militaire et le décès de Pierre Colin, le Grand-père de Catherine. Ce héros familial a beaucoup marqué son fils Gabriel Colin, le père de Catherine, et en conséquence la vie familiale. 



Aviateur
Pierre Colin, Aviateur
Catherine me confie ce « livre bleu » qui va me servir pour reconstituer la vie de son grand-père paternel. Bénéficiant d’une base fort bien écrite, je lance une enquête généalogique et historique relatée dans cet article.


Naissance à Toul en 1900

Pierre Colin est né à Toul le 11 août 1900.
Bulletin de naissance de Pierre Colin



Famille maternelle alsacienne : les Schaal et les Jung

François Xavier Schaal et Emilie Rustique Jung (les grands parents de Pierre Colin)

Pierre Colin est le sixième et dernier enfant d’une famille protestante, d’origine alsacienne. Sa mère, Emilie Marceline Marie Schaal, née le 5 avril 1864 à Valenciennes (Nord), a pour parents François Xavier Schaal né le à Geispolsheim (Bas Rhin), maréchal-ferrand au 6° régiment de Dragons et Emilie Rustique Jung née le 26 janvier 1833  à Offendorf dans le Bas Rhin. Ses grands parents maternels, Jean Jung, cordonnier (1761-1794) et Marie Madeleine Fuchs (1761-1832) d'une famille de tisserands , habitent Geispolsheim, près de Strasbourg. Ils quittent l’Alsace après la défaite de guerre de 1870 et s’installent à Toul, non loin de la frontière.


Famille paternelle Colin : une ascendance inconnue

Le père de Pierre Colin est  Eugène Colin. Il est né le 2 septembre 1849 à Pantin. Eugène porte de la nom de sa mère Virginie Colin car il est né de père inconnu. 

Acte de naissance d'Eugène Colin
Appelé comme soldat en 1870, il s'engage dans la carrière militaire. Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 11 juillet 1896, en qualité de Capitaine du 94° régiment d'infanterie. Pierre Colin, ne connaitra pas son père Eugène car le capitaine meurt en 1900, quelques semaines avant la naissance de l’enfant. Son épouse, Emilie Marceline Marie Colin née Schaal, mariée à Toul, le 21 août 1884 avec Eugène, élèvera les 6 enfants, seule et sans fortune.


Les frères Colin s'engagent dans la carrière militaire

La famille est installée à Toul à la veille de la grande guerre. Dans cette garnison, bourrée de troupes, c'est déjà l'ambiance du Front. Imprégnés de cet environnement, avec un grand-père alsacien, les 3 fils Colin s'engagent dans la carrière des armes. Les deux soeurs Colin, Marthe et Lucie se consacrent à l'enseignement et exercent leurs fonctions au lycée de jeunes filles de Metz. L'une d'entre elles fut Surveillante générale de cet établissement de 1919 à 1948. 

Le 2 août 1914, la guerre éclate et les trois frères ainés, Georges, Robert et Jean s’engagent. Pierre Colin, le plus jeune,  reste à Toul avec sa famille et poursuit ses études au Collège de Toul. Le 13 juillet 1916, il obtient son baccalauréat série latin-sciences devant la Faculté des Lettres de Nancy.

La même année, Georges-Robert Colin, son frère ainé, lieutenant au 2° Zouaves sera tué à l’attaque de Douaumont, à la tête de sa section d'assaut. Le 11 août 1918, Pierre a 18 ans et décide de revêtir l’uniforme du 135° régiment d’infanterie dont son frère Jean-Eugène  (1896-1972) commande une compagnie. Il part rapidement pour le front, à la conquête de l’Alsace. Jean Eugène poursuivra sa carrière militaire brillamment jusqu'à être promu  Général de Brigade.


Ecole spéciale de guerre Saint-Cyr en 1920

Après l’armistice, Pierre est reçu au concours de l’Ecole spéciale militaire. Il entre à Saint-Cyr, le 29 octobre 1920 dans la promotion la devise du drapeau.  A la sortie de l’école, il signe un engagement de 8 ans dans les forces aériennes. Le 1° octobre 1922, Pierre est nommé sous-lieutenant. Il va suivre pendant deux ans les cours des différentes écoles pratiques d’aviation : Avord, Istres, Bordeaux, Cazaux. A Istres, en février 1923,  il décroche son brevet de pilote sur un Spad 34. 

Camp d'aviation d'Istres



Spad 34 -1923

Le 1° octobre 1924, Pierre Colin est nommé lieutenant et rejoint le 3° régiment d’aviation de chasse à Châteauroux.  Il se porte volontaire pour partir au Maroc, au sein du 37° régiment d’aviation. 


La guerre du Rif (Maroc) 1924-1926



En effet, depuis 1912, la France et l’Espagne administrent le Maroc en échange du soutien au Sultan chérifien.  Or Abd-el-Krim, jeune chef rifain crée dès 1921 une armée en rassemblant 65 000 hommes des tribus du nord du Maroc, région située en zone espagnole. Les Espagnols doivent reculer et l’armée française désigne le Colonel Paul Armengaud au commandement de la seule unité aéronautique au sein du commandement des troupes au Maroc. Il commande le 37 ° régiment d’aviation, qui va être déployé dans la région montagnarde du Rif. Pierre, Affecté à la 1° escadrille de Fez, composée d’une dizaine de Breguet, vole comme pilote accomplissant de nombreuses missions en vue d’endiguer l’insurrection marocaine contre les Français et les Espagnols. Il précède les colonnes d’infanterie, sur des Breguet 14 et participe à l’attaque la résistance avec des bombes et des mitrailleuses. C’est la guerre du Rif. 


Breguet 14

Pierre Colin sera abattu en flammes près de Bou-Redoub au cours d’une mission. Il est cité 3 fois par le général commandant supérieur des troupes au Maroc, en 1925. 


Chevalier de la Légion d'honneur en 1930

Après la capitulation et la capture d’Abd el Krim, en 1926, Pierre rentre en France et rejoint le 2° régiment d’aviation où il prend le commandement de la 6° escadrille. 

Légion d'honneur Pierre Colin
Il est promu capitaine le 25 décembre 1929 et décoré de la légion d’honneur le 1° janvier 1930.


Instructeur en Grèce en 1931

Il est affecté  à Athènes en Grèce comme instructeur de l’aviation de chasse hellénique. Le Roi de Grèce le nomme officier de l’ordre du Phénix pour « services signalés rendus aux aviateurs grecs des camps de Tatoï, Larissa et Salonique ».


Croix ordre du Phénix Gtèce



A son retour en France, Pierre est affecté à la 8° escadre de chasse. Le 18 août, il est victime d’un grave accident d’aviation sur le multiplace Bloch 200. Le 15 septembre 1938, Pierre Colin est nommé commandant. 
Bloch 200

 Commandant du groupe de chasse I/8 à Hyères - 1939

A la déclaration de guerre, le 2 septembre 1939,  Pierre Colin commande, au camp d’aviation d’Hyères le groupe de chasse I/8 qui a pour insigne un écu suisse recouvert du trident ailé de Neptune.
Insigne groupe de chasse I/8
 Le groupe est équipé des nouveaux avions Bloch 152. 



Bloch 152


Son groupe va intervenir dans des missions de protection sur l’Aisne et la somme où les combats font rage. Mais l’armée allemande domine, avec ses Messerschmitt 110.


Messerschmitt allemands 110


Devant l’avancée allemande, le commandant Colin reçoit le 9 juin l’ordre de se replier à Brétigny et d’attaquer les ponts de bateaux que les allemands ont construits sur la seine dans la région de Rouen les Andelys.  Mais l’artillerie allemande pilonne et il lui faut se replier sur Châteauroux, pour protéger les ponts de la Loire où déferle la foule des réfugiés.  

Pour avoir remarquablement combattu en mai et juin 1940, il est promu Officier de la Légion d’honneur. Un de ses pilotes témoigne, retrace l’auteur du livre « C’était avant tout un entraineur. Au sol il ne nous laissait guère de trêve. Il nous menait au terrain le matin à quatre heures. Nous ne quittions avec lui la piste d’envol qu’à la nuit tombée … Il nous imposait une forte discipline, l’esprit de patrouille d’abord ».


Professeur à l'école d'artillerie de Montpellier en 1941

En 1941, Pierre Colin, maintenu dans l’armée d’armistice ou armée de Vichy, est affecté à l’état major du sous secteur de défense aérienne du sud-est, puis détaché comme Professeur d’aéronautique à l’école d’artillerie anti-aérienne de Montpellier. Mais il souffre de ne plus voler. Le 11 novembre 1942, lors de la dissolution de l’armée d’armistice, il obtient un « congé d’armistice ». L’idée lui vient de quitter la France pour rejoindre les chasseurs alliés en Angleterre.


L'entrée en clandestinité en 1943

Au printemps 1943, il entre dans la clandestinité où il se lance sous les pseudonymes de George-Robert (les deux prénoms de son frère tué en 1916 à Verdun). On le voit circuler en auto et en moto, vêtu d’un pull Lacoste et d’un pantalon de toile. Six mois durant, il assure la préparation de l’atterrissage des avions venu d’Angleterre, aménage les réseaux d’espionnage, recueille des parachutistes. Le commandant Colin devient la cheville ouvrière de la résistance dans les Cévennes. Il organise des groupes de combat de près de 2000 hommes. Ses adjoints sont  le commandant Louis Maurel, ingénieur  et Maurice Popouneau, chargé de l’intendance. Il organise aussi la désertion des soldats étrangers incorporés de force dans la Wehrmacht, en particulier luxembourgeois. Il recueille les déserteurs, leur procure des vêtements civils et les aide à traverser la frontière.

Un groupe de 18 luxembourgeois soldats doit déserter avec armes et bagages. Pierre a tout préparé. Mais les soupçons de la gestapo gagnent du terrain. Un traitre se glisse parmi les déserteurs. L’alarme est donnée. Les soldats sont arrêtés. Neuf d’entre eux sont accusés de haute trahison et fusillés sur le champ. Les autres ont envoyés Front russe.

Un soir de juillet 1943, un officier de la police allemande qui suit l’affaire se présente au domicile du commandant Colin. Il est absent. Le fils Robert part attendre son père à la gare de Montpellier, car il revient de Paris et le prévient. Pierre ne rentrera pas chez lui. Les amis de Pierre Colin lui demandent de quitter la France.


L'arrestation en octobre 1943 à Montpellier

Le 1° octobre 1943, sur de nouveaux indices, les services de la police allemande exercent une surveillance  sur le commandant Colin. Le 8 octobre 1943 à 10 h du matin, la police allemande appréhende à son arrivée à Carnon un luxembourgeois connu sous le nom de Jacques. L’homme se rendait à un lieu de rendez vous fixé par Popouneau en vue de préparer les détails d’une nouvelle désertion. Le soir même Colin, Popouneau et Maurel sont arrêtés par la police au 9 rue Pasteur à Montpellier, le petit appartement où est installé leur poste de commandement. Le compte rendu de cette arrestation est consignée par écrit le 9 octobre 1943 par M. Ménard, le Commissaire Central qui l'adresse à Monsieur le Préfet Régional. 


Document arrestation de Pierre Colin 9 octobre 1943 (1)


Document arrestation de Pierre Colin 9 octobre 1943 (2)



Le site web, les pierres vives prend appui sur l'histoire de l'arrestation de Pierre Colin pour mettre en évidence les liens qui pouvaient exister, à cette époque, entre les services de police allemands et français. Je vous invite à cliquer sur ce lien pour que des questions soient posées. : les liens entre police allemande et française.

Tous les trois sont conduit à la Gestapo dans la « chambre spéciale de questionnement » où ils subissent quatre jours d’interrogatoires. Ils se confinent dans le mutisme et sont enfermés au fort d’Aurelle et maintenus au secret. Le 22 décembre 1943, le colonel allemand Hagen fait connaître qu’aucune «condamnation n’a été prononcée contre le commandant Colin mais que l’instruction suit son cours».

Condamnation à mort en 1944

Le 26 janvier 1944, la police allemande autorise la famille de Pierre à venir le voir à la prison militaire de Montpellier. 

La dernière visite de sa famille
Madame Colin, Robert et Gabriel  ont une entrevue de deux heures dans la grande bâtisse.  Le commandant Colin a changé physiquement, est peu reconnaissable mais il garde courage. L’entrevue de Pierre Colin avec sa famille s’achève.  En quittant la prison, le fils ainé Gabriel se retourne et surprend dans la cour le regard de son père qu’il verra pour la dernière fois. En fait le 17 janvier 1944 , il avait été condamné à mort par le tribunal militaire. Les enfants n'en savaient rien.

L'acte d'accusation
L’acte porte quatre chefs d’accusation : 
« Le ressortissant Pierre Colin, français, est condamné à être passé par les armes pour les actes suivants : 
1. commandant de l’armée secrète en zone sud,
2. espionnage, 
3. détournement de soldats de leur devoir militaire, 
4. préparation à des attentats terroristes ». 

Départ pour le Fort Montluc 



Fort Montluc - Lyon
Le lendemain, le 27 janvier 1944,  enchainé à ses deux camarades par des menottes, Pierre est transféré à Lyon en wagon cellulaire. Il passe ses derniers instants au Fort de Montluc à Lyon dans une cellule sans air et sans lumière.


Le général français Ruby obtient une audience du commandant de la 19° armée allemande le général Von Sodenstrene qui a signé l’ordre d’exécution pour obtenir la grâce de Pierre Colin. L’entrevue a lieu le jeudi 10 février 1944 au quartier général de la Wehrmacht.  Les démarches ne sont pas couronnées de réussite.


L'exécution le 21 février 1944 au Fort de la Doua à Lyon

Dernière lettre


Le 21 février, Pierre écrit une lettre à son frère Jean dont voici le texte : 


Lettre de Pierre Colin à son frère Jean (21 février 1944)



«  Lyon, 21 février, 
Mon cher Jean,
Le pasteur vient de m’assister ; dans deux heures ma vie terrestre aura pris fin et que Dieu soit loué de m’avoir fait sentir sa présence toutes ces dernières semaines. Condamné à Montpellier le 17 janvier, j’ai été transféré à Lyon en attendant la décision concernant ma grâce et celle de deux camarades. Cette grâce nous est refusée. Soyez courageux et plein d’espérance comme je le suis et toi mon cher frère sois le messager auprès de ma chérie, de mes fils, de Maman et de mes soeurs. 
Je pars en chrétien et en soldat, confiant et serein.Qu’il soit pardonné à nos ennemis et que nos enfants ne soient pas élevés dans la haine ; qu’ils soient « toujours prêts » à exécuter ou à subir les sentences de Dieu. Adieu à tous. Je vous embrasse en Jésus-Christ. Pierre »


Ce lundi 21 février 1944, à 16 h, une automobile de la Wehrmacht transporte les trois condamnés de la prison militaire au lieu d’exécution, le stand de tir de Lyon la Doua. A 16 h 30, Pierre est placé contre le parapet et trois minutes plus tard, il tombe.



Lors de l’exécution, le pasteur allemand Curt Georgi d’Osterrode va l’assister.  Il raconte «  Je garde du commandant Colin, l’impression d’un homme d’une tenue très forte, très maitre de lui, n’ayant jamais manifesté la moindre appréhension. Presque enjoué dans la conversation, il parlait beaucoup des siens. Volontairement détaché de tout ce qui n’était point sa famille ou sa foi religieuse, il lisait fréquemment la bible. »




Le soir même, la notification de l’exécution est faite par les autorités allemandes 

«le 21 février 1944, 
le ressortissant français Pierre Colin ancien commandant né le 11 août 1900 à Toul en dernier domicile à Montpellier 4 rue de Verdun 
a été condamné à mort le 17 janvier 1944 par un conseil de guerre pour avoir favorisé l'ennemi. 
Le jugement a été exécuté aujourd’hui. 
Tribunal du commandement du secteur d’armée France sud STL N° 596/43»


Notification de l'exécution de Pierre Colin (21 février 1944)




Obsèques nationales en 1945

Le corps fut retrouvé en août 1945 et identifié au Fort de la Doua à Lyon ainsi que ceux des autres fusillés. Le lieu précis de l’exécution par fusillade de ces résistants est le « Mur des fusillés ». 60 corps ont été rendus à leurs familles ; les 17 autres corps, dont certains portent la mention Inconnu sont inhumés sur l'autre versant de la « Butte des fusillés ».
Le 30 septembre 1945, la ville de Lyon célèbre des obsèques nationales des 77 corps de résistants retrouvées dans le Fort de Lyon.


Cimetière militaire de la Doua depuis 1954

Inauguré en 1954 et aménagé par le Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, ce cimetière national est situé à Villeurbanne sur un ancien terrain militaire et d’entraînement de l’armée française. 

La Nécropole abrite 6210 tombes, dans lesquelles sont inhumées des militaires Mort pour la France 3622 lors de la Première Guerre mondiale et 2723 lors de la Seconde . Elle honore la mémoire des combattants français, mais aussi celle des ressortissants des anciens territoires coloniaux et protectorats, et alliés tombés lors des guerres de 14/18 et 39/45. Elle abrite également les sépultures de militaires des contingents tués en Indochine (1946-1954), en Algérie (1954-1964) et au Liban (1975-1983).

Cimetière militaire de la Doua




Une plaque apposée en 1995, au “ Mur des Fusillés ” commémore le souvenir du sacrifice de 78 patriotes fusillés par les Allemands sous l’Occupation, près de la butte située au centre de la Nécropole. 
Liste des 77 victimes face au peloton d'exécution allemand


Ces résistants fusillés entre octobre 1943 et juillet 1944 étaient tous retenus à la prison Montluc après avoir été condamnés pour faits de résistance par le tribunal militaire allemand qui siège à Lyon de 1943 à mai 1944 et dont la compétence s’étend à tout le sud de la France. Pierre Colin fait partie de cette triste liste.

Aujourd’hui Pierre Colin repose, dans le carré des Fusillés,  au cimetière militaire de la Doua à quelques mètres du lieu de l’exécution, à la Nécropole Nationale de la Doua, créée en 1954 et située 30 avenue Albert Einstein 69100 VilleurbanneEn 2014, sa petite fille Catherine Colin,venue lui rendre hommage, a pris cette photographie.



Tombe du Commandant Pierre COLIN, Carré des Fusillés 
Nécropole Militaire de la Doua - Lyon



La base aérienne Pierre Colin de Nîmes

En 1973, la Base aérienne 726 à Nîmes est officiellement baptisée du nom de Pierre Colin. Elle est fermée depuis 1996.
Monument Pierre Colin Base aérienne 726













































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