Famille de Saint-Etienne, seigneurs de Turny au 15e siècle






Blason
de la famille Saint-Etienne de la Tour


Le sieur Charles de Saint-Etienne de la Tour est le plus connu de la famille Saint-Etienne. De la province de Champagne, au commencement du règne de Louis XIII, il part à la découverte de l’Acadie « dans l’espérance d’y trouver des mines d’or et d’argent ainsi que l’on prétendait et y avoir formé le projet d’y établir une colonie ». Il devient gouverneur en Acadie.  Une partie de sa famille reste en Champagne.

Les de Saint-Etienne de Turgy sont les seigneurs des paroisses de Turgy ou Turgis, de Lignières, de la Tour, de Chamblin et de Touchept dans l’Aube. Les de Saint-Etienne de Turgy ou Turgis sont « une famille estimée et reconnue » . Ils s’allient au fur et à mesure des générations à la famille de l’Espinasse et aux descendants de la famille de la Tour d’Auvergne et de Boulogne. 

Pierre ou Pérossan de Saint-Etienne, escuier, né vers 1410, est seigneur de Turny et de Turgy dans l’Aube avant 1493, date de sa mort. Il se marie vers 1440 avec Jeanne de Guerchy, dame d’Esnon. Ils ont deux enfants :

Claude de Saint-Etienne, est né vers 1440. Il est écuyer, seigneur de Turgy, de Lignières et de Dannemoine. Il se marie le 14 juillet 1479 avec Jeanne de l’Espinasse, née en 1450 à Esnon près de Migennes, dame d'Arbloy, de Montelon, de La Bruyère, de Bellefontaine, de Brion dont le père est Etienne de l’Espinasse, seigneur de la Tour et la mère Jeanne de la Brosse, dame de Percey. 

Anne de Saint-Etienne, fille de feu Pierre de Saint-Etienne, seigneur de Turny, recueillie par Marguerite de Balzac, se marie le 28 avril 1493 à Riom avec Jean II de l’Espinasse. Leur contrat de mariage sur parchemin est signé devant Pierre Roz et Guillaumes Coutes, notaires en la cour de Riom et indique que « Jean de l'Espinasse, escuier, fils de feu noble Hugues de l'Espinasse, en son vivant escuier, seigneur du dit lieu d’une part » et de « demoiselle Anne de Saint-Etienne, fille de feu Pierre de Saint-Etienne en son vivant, escuier, seigneur de Turny … »    

Turny, membre de la Commanderie de Coulours est décrite lors de la visite des Commanderies du Grand Prieuré de France en 1460. 
"En 1460, était jadis maison et plusieurs édifices clos de fossés tout à l’environ et chapelle aussi, lequel hostel a l’occasion des guerres qui ont été en ce royaume, est venu en ruyne et désolation et chu par terre et depuis naguère Jean de Bussel, religieux de notre religion et curé de Turny qui a pris a ferme de moi Commandeur les deux membres de Turny et du Luteau à charge d’élever à Turny maison habitable et refaire la chapelle ce qu’il a fait ".  
Le Commandeur qui réside à Coulours, reçoit le revenu des terres de Saint-Laurent et du Luteau et perçoit des dîmes à Turny sur les grains et les vins. Le curé de la paroisse perçoit ses droits sur la laine, les petits pois, les haricots et autres légumineuses.

Famille de la Borde de Bérulle, Seigneurs de Turny au 15e siècle







Blason

« de gueules, à un chevron d or

accompagné de trois molettes d‘éperon du même ».


Turny est alors séparé en deux seigneuries, l’une appartient au Baillage de Sens et l’autre au Duché de Bourgogne. La maison de Bérulle fait partie du Duché de Bourgogne. 

Jacques, seigneur de la Borde de Bérulle, né en 1488, écuyer, est seigneur de Bailly, de Viel Verger, de Cerilly, de Bernières, de Quincy et de Turny. Il épouse Anne de Ponnard de Sauvage.  
Galéas, seigneur de la Borde de Bérulle, chevalier, baron de Céant-en-Othe, seigneur de Turny est gentilhomme de la maison du roi, lieutenant au gouvernement de Troyes. Il épouse Louise de Neufvy par contrat du 9 septembre 1540. En 1562, la duchesse de Nevers vend la terre de Céant-en-Othe à Gallas de Bérulle, demeurant au château de Cérilly, village de l'Yonne distant de quelques kilomètres seulement. Le village de Céant prend le nom de cette famille, lorsque dans la deuxième moitié du 16ème siècle, le seigneur de Bérulle attribue les bois de Chauffour aux habitants de Céant. Ceux-ci donnent alors le nom de Bérulle à l’ancien village de Céant.

Claude, Seigneur de la Borde de Bérulle, chevalier, conseiller au Parlement de Paris en 1576, seigneur de Turny, épouse Louise de Séduire.



Généalogie Famille de Bérulle 







L'ordre des Templiers à Turny Yonne

L'ordre des Templiers à Turny Yonne



L’ordre militaire et religieux des Templiers est fondé en 1118 par Hugues de Payen et les seigneurs qui ont suivi Godefroy de Bouillon à la première croisade dans le dessein d’assurer la police de la Palestine.

Saint-Bernard de Clairvaux rédige la règle de l’ordre qui est adoptée au Concile de Troyes en 1128. 





Aussitôt les chevaliers du Temple parcourent le pays en priant les évêques et les monastères de leur concéder quelques terres afin d’y établir leurs Commanderies.

Ces établissements sont créés en faveur des frères malades ou estropiés ne pouvant plus servir activement. 

Par l’entremise de Thibaut II comte de Champagne et d’Henri Sanglier archevêque de Sens, entre 1127 et 1134, les Templiers entrent en possession de la terre de Coulours. [1]

La Commanderie de Coulours

La Maison du Temple de Coulours est fondée en 1158 et attribuée à la Chevalerie du Temple par Henri, Archevêque de Sens. 
Les Templiers y installent l’une de leurs premières Commanderies : la Commanderie de Coulours. 

Cet établissement, religieux, mi-ferme, mi-forteresse, est également au moyen-âge un lieu d’hébergement pour les pèlerins nombreux en ces siècles de foi. 





Vestiges de la commanderie de Coulours en 2017

A leur départ pour les croisades, les seigneurs ont coutume de donner une partie de leurs biens aux monastères ou aux commanderies. Le Commandeur est seul seigneur, au temporel comme au spirituel, du village de Coulours.  Il a la collation de la cure et de toutes les dîmes de la paroisse. 

Les maisons qui dépendent de celle de Coulours sont :

. la maison de Mesnil-St-Loup, domus de Mesnilio Sancti Lupi
. la maison de Rigny, domus de Regniaco
. la maison de Sivrey, domus de Syvriaco
. la maison des Vallées, domus de Valle Severini
. la maison du Luteau, domus de Lutello
. la maison de Turny, domus de Turnyaco

Au 12ème siècle, les Templiers fondent, à Turny, une maison de l’Ordre de Malte, au lieu-dit appelé aujourd’hui l’Hôpital

La maison de Turny est usagère de la forêt de Saint-Pierre avec Chailley et Venizy qui dépendent de l’abbaye de Pontigny fondée par des Cisterciens.

Elle obtient « une charretée par jour attelée à deux chevaux, de bois mort pour le chauffage et du bon bois pour bâtir ».

La Maison de Turny « domus de Turnyaco »

Le Temple de Turny est situé au nord du village, au lieu appelé depuis l'Hôpital. 



Le fief de Turny appartient aux Templiers dès le commencement du 13ème siècle. Il comprend aussi les moulins de Venise. 
Gérard de Brienne, seigneur de Ramerupt a plusieurs contestations avec les frères du Temple au sujet de leurs possessions à Turny.
Les prieurs de Sainte-Geneviève et de Saint-Eloi à Paris, choisis pour arbitres, mettent fin à leurs débats  par une transaction datée de juin 1236.[2] Dans cet acte le sieur de Brienne abandonne aux Templiers les cinq moulins banneaux de Venisy, situés à Lames (entre Venisy et Avrolles) et s'interdit le droit d'en construire d'autres depuis Turny jusqu'à Avrolles. Il leur concède en outre le droit d'usage dans les bois de Saint-Pierre, la faculté d'y prendre chaque jour une charretée de bois pour les besoins de leur maison de Turny. 
La Maison de Turny, incendiée à la fin du 14ème siècle, est reconstruite en 1460 par un frère de l'Hôpital, Jean du Buissel, alors curé de Turny qui prend à bail les terres de cette maison et du domaine du Luteau, moyennant un fermage de 16 livres tournois, à charge pour lui de rebâtir l'hôtel de Turny ainsi que la chapelle disparue. 
Turny est décrite à cette époque lors de la visite de la Commanderie du Grand Prieuré de France : 
« En 1460, était jadis maisons et plusieurs édifices clos de fossés tout à l’environ et chapelle aussi, lequel hostel a l’occasion des guerres qui ont été en ce royaume, est venu en ruyne et désolation et cheu par terre et depuis naguère Jean de Bussel, religieux de nostre religion et curé de Turny qui a pris a ferme de moi Commandeur les deux membres de Turny et du Luteau à charge d’élever à Turny maison habitable et refaire la chapelle ce qu’il a fait »[3]
Le Commandeur qui réside à Coulours, reçoit le revenu des terres de Saint-Laurent et du Luteau et perçoit des dîmes à Turny sur les grains et les vins. Le curé de la paroisse perçoit ses droits sur la laine, les petits pois, les haricots et autres légumineuses. En 1495, la maison est définitivement détruite.

La Maison du Luteau, « domus de Lutello » 

Le Temple du Luteau est situé à une lieue environ au nord du village de Turny. 






Il est fait mention de cette maison dans des lettres de Guyot Ragoz, sire de Chailley, du mois de mars 1254 par lesquelles, voulant terminer un différend qui existe entre lui et les frères de la chevalerie du Temple de Couloyres, il leur fait abandon des terres qui lui proviennent du chevalier Guyon de Cortisel, son frère, lesquelles terres « sient auprès le masun dou Luttel, et touchent à la voie qui vaint de Linant, et va à Saudurand »[4]

La maison du Luteau est démolie en 1460. On la rebâtit plus tard à usage de ferme, laquelle compte, au siècle dernier, près de 200 arpents de terre, affermés en 1788,725 livres. [5]

La chapelle Saint-Laurent à l'Hôpital

Les Templiers construisent la chapelle Saint-Laurent qui se trouve entre la maison du Temple et le chef-lieu. Détruite par le feu et reconstruite en 1460, la chapelle Saint-Laurent disparait à nouveau dans les flammes en 1495 et n'est plus reconstruite.


La destruction des Templiers en 1303


Le Roi Philippe provoque la destruction d'un Ordre religieux et militaire créé uniquement pour la défense de la Terre Sainte et la Croisade qui est plutôt le sujet des Papes que celui des Rois.
Affaibli depuis la perte de la Terre Sainte en 1291, l’ordre des Templiers rencontre en Philippe le Bel un adversaire acharné pour plusieurs raisons : financières, politiques et religieuses. Il décrète que la culpabilité du Temple est une certitude. 
Il réunit à Sens, sous la présidence de l’Archevêque de la ville, un concile provincial qui prononce les sentences à l’encontre des Templiers de la province, ceux de Paris inclus. 
La ruine du Temple est la conséquence de la lutte engagée par le pouvoir royal temporel contre le pouvoir spirituel, lutte dont Philippe le Bel sort vainqueur contre Boniface VIII. 
Le 31 mai 1310, cinquante Templiers appartenant à la province de Sens sont brûlés vifs au faubourg Saint-Antoine, dont Henri de Supin, le Commandeur de Coulours. 
Le 13 octobre 1307, tous les Templiers présents sur la terre de France sont arrêtés en même temps. L’ordre des templiers est aboli et leurs biens sont dispersés. 
Les biens du Temple sont attribués à l’ordre de l’Hôpital.




[1] Les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Ed. Aubry et Dumoulin Paris 1872
[2] Les Commanderies du Grand-Prieuré de France d'après les documents inédits conservés aux Archines nationales de Paris par E. Mannier  Ed. Aubry et Dumoulin Paris 1872
[3] Annuaire historique du département de l'Yonne - 1854
[4] Les Commanderies du Grand-Prieuré de France d'après les documents inédits conservés aux Archines nationales de Paris par E. Mannier  Ed. Aubry et Dumoulin Paris 1872
[5] Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris    Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII

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