La Généalogie à l 'école vue par la Revue la Vie


Quand la généalogie passionne les Français

Numéro Hors Série de la revue la Vie



REVUE LA VIE - HORS SERIE avril 2015 - GENEALOGIE,  LA NOUVELLE PASSION DES FRANCAIS









ARTICLE LA GENEALOGIE : UNE SCIENCE BIEN EN COURS A L'ECOLE






ARTICLE SUR L'ATELIER GENEALOGIE A TURNY


Mon activité scolaire dans la revue française de généalogie




Voici l'article rédigé par Sophie BOUDAREL, généalogiste professionnelle sur les activités de généalogie en milieu scolaire.

Il est publié dans la revue française de généalogie d'avril 2015 et met bien en valeur l'atelier que j'ai animé auprès de 15 enfants du village de Turny dans l'Yonne, de CE1 au CM2.

Cet atelier intitulé "le petit généalogiste" a pris place dans les activités mises en place par la Municipalité dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires.

Cet article fait suite à la visite que Sophie a faite dans un des ateliers du jeudi après-midi. 

En espérant que nos expériences inspireront d'autres initiatives.


















Bernard GOUDON, un généalogiste humaniste

La première conférence sur le thème "Découvrir la généalogie" s'est déroulée samedi 14 mars dans la commune de Turny, village de l'Yonne, à l'initiative du Cercle généalogique de Turny.




Affiche Conférence

Conférence du 14 mars 2015 : "Découvrir la généalogie"


Conférence à Turny DECOUVRIR LA GENEALOGIE



25 personnes intéressées ont passé plus de 2 heures, à écouter, échanger, poser des questions, se passionner pour la généalogie.

Bernard GOUDON, Président de l'Association "Bellechaume, son patrimoine, son histoire" a démarré la généalogie depuis quelques années, à sa retraite en partant de sa fille. Il a ainsi réuni plus de 52 000 noms, recensés des milliers d'actes d'état civil, vérifié, recoupé. Il s'est lancé sans hésiter dans l'informatique : Hérédis et Généanet.

Généanet : un espace d'échanges et de rencontres

Sur GENEANET, sous le pseudo bgoudon, il partage ses recherches, toujours sourcées, et a  même réussi à injecter des photos de famille.

GENEANET bgoudon

Avec Bernard, nous nous sommes rencontrés via généanet. Je l'ai contacté par mail car j'avais une épine généalogique sur le patronyme GODARD, de ma branche maternelle. Il avait aussi recensé des godard dans sa famille mais ils ne provenaient du même village, même si ce n'était qu'à quelques kilomètres de distance.

Il m'a fait découvrir les liens qui unissaient mes Godard et ses Godard et avons donc eu la joie de constater que nous étions cousins généalogiques.

Une belle surprise que la découverte de ce lointain cousin. Nous avions la même passion et il allait me donner plein de conseils sur la méthode, moi qui commençait tout juste ma propre généalogie.

Et c'est ainsi que de réunions, rencontres, conférences, rendez-vous, nous nous sommes connus et avons poursuivi nos échanges sur la généalogie et la vie de nos ancêtres.

Montrer "la manière de faire" de la généalogie

Aujourd'hui, à Turny, Bernard a préparé avec l'aide de la mairie et de l'association généalogique de Turny, un écran qui captive les participants. Il montre et commente ses recherches, présente le logiciel Hérédis. Mais aussi il indique la "manière de faire" pour aller chercher un acte via les archives numérisées départementales de l'Yonne si bien renseignées et accessibles de chez soi.

Bernard GOUDON

Il explique comment chacun peut se créer un compte généanet gratuitement, l'interêt du partage, des échanges avec les autres apprentis généalogistes.

Souvenir des anciennes familles de Turny

Puis, il aborde ses recherches sur les patronymes de Turny, les Besançon, les Corgeron, les Thierry, les Goulvin...tous présents aussi dans sa propre généalogie. Certains descendants sont dans la salle. Ils participent activement, des rendez vous sont programmés. Chacun a un morceau d'histoire familiale chez soi. Ils ne l'ont jamais vraiment montré ni partagé. Là ils veulent tout dire, parler, montrer. Ils se rendent compte qu'ils possèdent chez eux des richesses oubliées parfois mais si intéressantes pour les générations actuelles et futures.


Mariage de Jules GOULVIN et Hortense GOBRY à Turny - le Fays en 1900


D'autres quittent la réunion en se promettant de se lancer dans leurs propres recherches et viendront nous demander en cas de besoin des conseils.


Bilan de l'initiative 

Une bien belle réunion-rencontre qui montre l'engouement du moindre village pour la généalogie et l'histoire locale.

Elle va se poursuivre par une recherche et une publication du Cercle généalogique de Turny sur les habitants, les métiers, les habitats des familles du Fays au début du siècle. Généalogie, histoire, mémoire... un joli mélange pour faire revivre et évoquer nos ancêtres. Les nôtres mais aussi et surtout tous ces anciens qui nous ont précédé dans la vie et qui ont travaillé, souffert, eu des joies, se sont mariés, ont eu des enfants, bref ont eu une vie si différente et si proche de la nôtre.

La généalogie : une leçon d'humanité

Une famille de Turny devant sa maison au début du 20ème siècle

Nous ne les avons pas forcément connus mais ils sont nos frères et nos soeurs en humanité. Ils revivent lorsque nous évoquons leur souvenir. Une photo, un document émerge de nos greniers. Et c'est parti pour qu'ils redeviennent un peu vivants et qu'on éprouve une certaine tendresse pour eux.

Et c'est bien en toute humanité que nous avons réunis ces participants à cette réunion, dont certains se sont découverts grâce à Bernard Goudon, cousins et unis quelque part.

Merci à Bernard, mon cousin, pour ses connaissances et son humilité. Il partage ses connaissances et ses recherches avec tous. A chaque fois,  grâce à lui c'est une vraie leçon de généalogie. Une vraie leçon de partage. Une vraie leçon d'humanité.


à lire : ARTICLE L'YONNE REPUBLICAINE






1ère conférence "découvrir la généalogie" à Turny dans l'Yonne


Je me présente : je suis Véronique Battut, Présidente de la toute nouvelle association « cercle généalogique de Turny » crée en juillet 2014 avec l’objectif de favoriser les recherches et les études généalogiques sur Turny ou des habitants de Turny quelque soient leurs origines. C’est un cercle d’entraide et de conseil qui travaille autour de projets comme :

  • -       la mise en valeur des poilus de Turny morts pour la France, dans le cadre du centenaire de la guerre de 14/18 avec une brochure et une exposition en mai lors de la fête patronale
  • -       une monographie sur l’histoire du hameau du Fays qui sera terminée en mai 2015 avec l’aide d’habitants
  • -       un atelier pour les enfants de 7 semaines qui a accueilli 15 enfants dans le cadre des NAP et des rythmes scolaires, tous les jeudis de janvier et février



Affiche Conférence généalogie à Turny




J'ai invité un intervenant qualifié : 

Bernard GOUDON, généalogiste amateur et néanmoins très qualifié qui a entrepris sa généalogie familiale à partir des communes de Bellechaume et Champlost et qui a déjà référencé 51 000 noms ! Travail énorme d’un passionné et qui est aussi mon cousin que j’ai retrouvé à travers mes modestes recherches généalogiques.


Alors, qu’est ce que la généalogie ?


La généalogie selon le Larousse a pour objet la recherche et l’origine de la composition des familles.


Une enquête commandée par un site de généalogie en France (généalogie.com) et publiée le 6 mars 2015, montre que  61 % des Français font des recherches sur leur histoire familiale ce qui confirme l'engouement de nos contemporains pour leur généalogie.

Et cet intérêt n'est pas réservé aux plus anciens :

Selon ce même sondage, "les jeunes sont principalement concernés, puisque 65 % des moins de 35 ans ont déjà fait des recherches de ce type", mêmes si leurs objectifs ne sont pas forcément les mêmes.

Cette génération cherche davantage à "retrouver des parents ou des cousins éloignés pour nouer des contacts [...] là où les autres tranches d'âge veulent, avant tout mieux connaître leurs ancêtres".

Internet joue un rôle majeur dans cette évolution.

Malgré cet intérêt, 4 Français sur 10 voient la généalogie comme réservée à des spécialistes en raison de l’ampleur de la tâche, la difficulté d’accès aux documents et le manque de temps.


Pendant cette conférence, Bernard GOUDON va expliquer de quels outils concrets chacun peut disposer pour lancer ou compléter  ses propres recherches généalogiques.

Il va   présenter ses propres recherches sur les familles de Turny et il répondra à-aux questions du public. 

A la suite de cette conférence, je ne doute pas que la plupart d’entre vous auront envie de devenir des petits ou grands généalogistes !!


Article Yonne Républicaine 10 mars 2015

26 Poilus Morts pour la France durant la grande guerre à Turny dans l'Yonne

1914-2014 : 

CENT ANS APRÈS, NOTRE DEVOIR DE MÉMOIRE




Préface
Dans chaque commune de France se dresse un monument aux morts rendant hommage, à l’origine, aux poilus de la première guerre mondiale. Ont été ajoutés au cours du 20ème siècle, les soldats morts pour la France de chaque guerre. Chacun passe devant sans s’y arrêter ou presque. Les commémorations du centenaire de la guerre 14-18 nous donnent l’occasion de prendre un moment pour s’y intéresser. Quel souvenir nous reste-t-il des noms inscrits ? Celui des « grandes familles » de la commune qui ont encore des descendants, ont toujours une résonance, ont laissé une trace. Mais celui de ceux devenus d’illustres inconnus qu’en est-il ? Tous méritent d’être évoqués. C’est l’objet de cet ouvrage qui synthétise les archives et remet à la lumière une part du passé de notre village. Que chacun prenne le temps de s’y arrêter pour la mémoire.  
Stéphane Gallois, Maire de Turny

Notes de l’auteur
Ce travail de recherche a nécessité l’accès aux registres municipaux de la commune de Turny, aux archives départementales de l’Yonne, au site Mémoire des hommes, à l’appel à des souvenirs et archives de quelques familles de la commune. Pour chaque Poilu Mort pour la France, une recherche généalogique a été faite afin de trouver et confirmer les liens familiaux qui reliaient nos poilus à la commune. J’ai plongé dans les journaux des marches et opérations de chaque régiment pour retrouver leurs lieux de décès, m’imprégnant de ces champs de batailles où sont morts ces paysans, jeunes et moins jeunes, qui ont connu l’enfer de la guerre. Je retrace ici une synthèse de ces recherches afin qu’elle soit accessible au plus grand nombre. Je vous souhaite une bonne lecture. A l’heure où chacun se plaint facilement sur sa destinée, pensons à la leur, si lointaine et pourtant si proche. Rendons leur hommage ainsi qu’à tous ceux qui sont rentrés vivants mais blessés à jamais. Pensons à ces femmes et enfants qui ont du vivre ces années sans homme dans le village et assurer la survie de la famille. Pensons au retour de ces hommes plusieurs années après dans un foyer qu’il a fallu reconstruire. Regardons autour de nous l’absurdité de certains conflits qui ont des conséquences humaines identiques. Et interrogeons-nous ? Que cette réflexion, que ces évocations d’un souvenir si proche, nous fasse espérer à cette grande utopie : la fin des conflits sur terre.
Véronique Battut – Présidente du Cercle généalogique de Turny





2014 marque le début d’un cycle de célébrations de quatre ans qui a pour thème la Première Guerre mondiale. L’Europe entière se transforma en un immense champ de bataille sur lequel s’affrontèrent, pendant 4 ans, des millions de soldats. On estime que le premier conflit mondial a tué prés de 10 millions de personnes (soldats et civils). La Grande Guerre a dévoré
1 315 000 Français. Le destin des soldats a été englouti dans l’enfer de la guerre la plus meurtrière que le monde ait alors connu. Les survivants sont rentrés, mutilés, brisés, gazés, murés dans leur silence. Trop de souffrances. Trop de jeunes disparus.  Cent ans après, que doit-on à tous ces Poilus, héros du front, “Morts pour la France” ? Nous avons un devoir de mémoire. Nous souvenir, pour rendre hommage à leur courage, à leurs familles, à leurs descendants. Dans notre histoire, la guerre de 14-18 occupe une place particulière et de nombreuses archives ont été préservées dans les familles.  Des récits de grands-parents, des carnets, des correspondances, des objets sont les témoignages de cette période passée. Ce fut une des épreuves les plus dures que notre Pays ait eu à traverser. D’une ampleur mondiale, elle marque l’entrée dans le 20ème siècle, la fin d’un monde et le début d’un autre. Comprendre la première guerre mondiale, c’est comprendre notre histoire contemporaine. Le traité de Versailles de juin 1919 instaure la Société des Nations en proposant une nouvelle espérance collective, un idéal : prévenir les conflits et les résoudre par la négociation et la discussion. A Turny, 294 hommes sont mobilisés, sur une population de 713 habitants recensés en 1911 soit 41 % de la population. 26 poilus sont Morts pour la France et des dizaines sont revenus, blessés et marqués à jamais. Pourtant, quelques années plus tard, la France et le Monde seront confrontés à un deuxième conflit mondial : la guerre de 39/45. Nous avons, pour nous et nos enfants, un devoir de mémoire. Ne pas oublier pour préparer un monde où règne enfin la paix.

Véronique BATTUT




I. CHRONOLOGIE DE LA GRANDE GUERRE

8 juin 1914

Assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche Hongrie, à Sarajevo
François Ferdinand se rend dans la capitale de Bosnie Herzégovine car la situation est tendue. La domination autrichienne sur ce pays, annexé en 1908, est contestée par les nationalistes serbes.
L’un d’entre eux, Gavrilo Principo, tue l’héritier de l’empire austro- hongrois. L’Autriche veut punir la Serbie, au besoin par la guerre. Avant 1914, les puissances européennes avaient signé des traités d’alliance mutuelle : la Triple entente (France, Russie, Grande Bretagne) et la Triple alliance (Allemagne, Autriche Hongrie, Italie). Le soutien apporté par la Russie à la Serbie après l’attentat et celui de l’Allemagne à l’Autriche Hongrie, va donner à la guerre sa dimension continentale.
3 août 1914

L’ordre de mobilisation générale
Le 3 août 2014, l’Allemagne déclare la guerre à la France. En quelques jours, le jeu des alliances plonge presque toute l’Europe dans la guerre.
En 1914, l’enrôlement dans l’armée française repose sur le principe de la conscription.
Tous les hommes français âgés de 21 ans doivent accomplir leur service militaire. Ils sont intégrés ensuite aux forces de réserves puis aux forces territoriales jusqu’à la fin de leurs obligations militaires (51 ans). En cas de mobilisation générale, réservistes et territoriaux doivent rejoindre au plus vite leur régiment sous peine d’emprisonnement pour désertion. L’ordre de mobilisation générale est affiché sur les portes de la mairie le 1er août 1914. Trois millions de réservistes et de territoriaux rejoignent les 80 000 soldats déjà en service actif (au total 8,5 millions de Français seront mobilisés entre 1914 et 1918).
5 septembre 
12 septembre 1914

La première bataille de la Marne
 En août 1914, une fois achevée la concentration des troupes, les armées allemandes et françaises appliquent leurs plans de guerre. Les deux pays croient à une guerre courte.
Les premières confrontations entrainent la perte par la France de 30 000 hommes au mois d’août. Elle va s’engager dans un mouvement de retraite. Les Allemands s’approchent de Paris mais la contre-offensive, à partir du 6 septembre, marque le début de la bataille de la Marne, dont Joffre est le général en chef. On entre dans une guerre de position qui va durer 4 ans.
2 décembre 1914

La guerre des tranchées

Sur une ligne de front continue de la Belgique à la frontière suisse, le système des tranchées apparaît. La tranchée de première ligne, au tracé sinueux est parsemée d’abris, surmontée d’un parapet.
Les combattants sont exposés aux bombardements. La tranchée de première ligne est reliée par des boyaux aux tranchées de deuxième et troisième lignes. Puis vient le front arrière où se trouvent les cuisines et les postes de secours. A l’arrière front sont installés les cantonnements de repos et les réserves logistiques. Le système des tranchées est structuré par l’organisation de la relève : depuis l’arrière front, les unités gagnent la tranchée de troisième ligne qu’elles occupent quelques jours avant de relever leurs homologues de deuxième puis de troisième ligne. Après 3 ou 5 jours, les combattants survivants regagnent les cantonnements et le cycle se répète.
2 avril 1915

Les premiers gazés

Près d’Ypres en Artois, les troupes allemandes envoient des nappes de chlore sur les tranchées françaises, canadiennes et belges. Les soldats, sans protection, souffrent de brûlures des yeux et des voies respiratoires.
21 février - 15 décembre 1916

La bataille de Verdun
Verdun est une bataille totale. Chaque camp veut percer le front ennemi pour mettre fin à la guerre. On mobilise le plus grand nombre de canons. La bataille se prolonge jusqu’à l’automne 1917. La France perd 380 000 hommes (62 000 tués et 100 000 disparus), l’Allemagne 3 250 000. Le bilan humain est énorme. Le général Pétain organise ce front. Les deux tiers de l’armée française sont passés par Verdun. C’est une bataille défensive et victorieuse.
1 juillet -18 novembre 1916
La bataille de la Somme

Elle fut l’affrontement le plus meurtrier de la Grande guerre.
 4 millions d’hommes y sont successivement impliqués. Les pertes sont estimées à 1 200 000 hommes dont 500 000 britanniques et 500 000 allemands. Le général français Joffre et le commandant britannique le général Haig veulent atteindre Bapaume et Péronne pour réaliser une percée décisive.
Il s’agit de faciliter la progression des fantassins grâce à la destruction des tranchées allemandes par un bombardement massif. A compter du 23 juin 1916, 1500 pièces d’artillerie vont lancer
1 millions d’obus sur les positions allemandes. L’ordre d’assaut est donné le 1er juillet 1916. C’est un échec.
16 avril 1917

L’offensive du Chemin des Dames

Le chemin des dames qui surplombe le village de Craonne dans l’Aisne est tenu par les Allemands depuis 1914. Les français et britanniques réaliseront la percée espérée. Les soldats s’élancent, les chars s’embourbent, l’offensive se poursuit jusqu’au 9 mai 1917. Les pertes avoisinent 200 000 hommes dans chaque camp. Philippe Pétain devient général en chef le 15 mai.
18 juillet 1918

La seconde bataille de la Marne
Le 18 juillet 1918, près de la forêt de Villers Cotterêts, débute une offensive alliée qui marque le point initial d’une série d’opérations qui conduira à l’armistice. Les troupes américaines sont entrées en guerre le 2 avril 1917.
 Le général allemand Luddendorff décide d’adopter une stratégie offensive et attaque la Somme. Le 21 mars 1918 contre l’armée anglaise qui doit se replier.
Le Général Foch organise la défense aux nouvelles offensives allemandes. La seconde bataille de la Marne du 15 au 17 juillet se conclut par une victoire alliée. Le général Foch ordonne la contre offensive généralisée qui aboutit, 4 mois plus tard, à la capitulation allemande.
1 novembre 1918

Signature de l’Armistice

Les représentants allemands viennent négocier les conditions de l’armistice dans un wagon qui arrive le 8 novembre 1918 à Rethondes dans la forêt de Compiègne.
 C’est le maréchal Foch qui mène les négociations.
 L’arrêt des combats provoque un immense enthousiasme.
 Le constat de la guerre est terrible : villages dévastés, 1,4 millions de morts côté français. La démobilisation des 5 millions de soldats va se prolonger durant de longs mois.
19 juin 1919

Le traité de Versailles



Conférence de paix du 18/01/1919 à Paris

La conférence de la paix s’ouvre à Paris le 18 janvier 1919 et réunit les représentants des grands vainqueurs du conflit.
 Sont présents l’Américain Wilson, le Français Clémenceau, Le Britannique Lyod George, l’Italien Orlando. Ils doivent fixer les exigences prévues aux vaincus : l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, l’Empire Ottoman et la Bulgarie. Le traité formalisant la paix est signé dans la galerie des glaces au château de Versailles le 28 juin 1919. L’Alsace Lorraine est rendue à la France. Un état Polonais est recréé à l’est de l’Allemagne.
L’ Allemagne est considérée comme responsable du déclenchement de la guerre. L’armée allemande est limitée à 100 000 hommes. Elle devra verser une somme de 132 milliards de marks or pour les réparations de la guerre.
La Société des Nations est fondée.

II. POILUS DE TURNY MORTS POUR LA FRANCE EN 1914


Qu’est ce qu’un POILU ?



Affiche à la gloire des Poilus

Poilu est le surnom donné aux soldats français de la première guerre mondiale. Il désigne quelqu’un de courageux, un homme fort et puissant. Tous les Turrois, aptes au service militaire, sont appelés sous les drapeaux lors de la mobilisation française qui se déroule du 2 au 18 août 1914. Toutes les familles de Turny verront le départ à la guerre, d’un des leurs. On compte 294 mobilisés à Turny sur une population de 713 habitants en 1911. 41 % des habitants sont mobilisés. L’affectation dans les Régiments est effectuée par le bureau de Recrutement de Sens.
 3 millions d’hommes, dans tous les territoires français, sont mobilisés, habillés, équipés, armés et transportés sur les lignes de front dans le nord de la France. Grâce à la numérisation des archives effectuée pour la célébration du centenaire, l’accès à leur fiche de soldat permet de connaître leur régiment d’affectation, leur parcours de combattant, leur lieu de décès ou de disparition. Voici la synthèse de ces recherches.

COUILLARD Ernest (1887-1914)
Ernest COUILLARD est disparu le 2 octobre 1914 à Meuvireuil dans le Pas de Calais. Il avait 27 ans.
 Ernest COUILLARD est né le 9 janvier 1887 à Sormery dans l'Yonne.
Famille
Ses parents sont Octave COUILLARD et Marie Rosalie GUERBET habitant à Turny.
Régiment d’incorporation

De la classe 1907, il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens dans le 44ème bataillon de Chasseurs à pied sous le matricule 560.
Acte de décès
Son acte de décès est transcrit le 22 août 1920 à Turny.

BERNOLLE Paul Emile (1888-1914)
Paul Emile René BERNOLLE est mort pour la France entre le 1er et le 12 décembre 1914 dans le Bois de Bolante, lors du combat de Lachalade dans la Meuse, tué à l’ennemi à l’âge de 26 ans.
Paul Emile René BERNOLLE est né le 29 mars 1888 à Turny.

Famille
Il est le fils d’Emile BERNOLLE et de Théotiste Désirée PAILLERY domiciliés à Turny.
Profession

Cultivateur.

Caractéristiques

Sa taille est de 1,57 m, ses yeux sont marrons et ses cheveux châtains.

Date incorporation

Suite à la mobilisation du 2 août 1914, il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens, membre de la classe 1908.

Régiment d’incorporation

Il est incorporé dans le 89ème Régiment d’Infanterie sous le matricule 511.

Acte de décès
Son acte de décès est daté du 4 décembre 1917.

POURCHER Auguste (1886-1914)
Il est tué à l'ennemi à Crouy dans l'Aisne le 11 novembre 1914 à l’âge de 28 ans.
 Auguste POURCHER est né le 26 février 1886 à Saints dans l’Yonne. Il demeure à Turny lors de la mobilisation.
Métier
Cultivateur.
Famille
Il est le fils d’Amédée Auguste POURCHER, maçon et
de Prudence GAUTHEROT.

Régiment d’incorporation

De la classe 1906, il est affecté par le bureau de recrutement de Sens au 120ème Régiment d'Infanterie sous le matricule 124.
Acte de décès
Son décès est transcrit le 15 septembre 1915 à Troyes dans l'Aube.

JOSSOT Albert (1885-1914)
Il est tué à l’ennemi, mort pour la France le 27 septembre 1914 à la Chavatte dans la Somme, à l’âge de 29 ans.

Il est né le 04 décembre 1885 à Turny dans l'Yonne.
Famille
Il est le fils d’Eugène JOSSOT et de Esther DARLAY domiciliés à Turny.
Profession

Charretier.
Description
Degré d’instruction 3 - Cheveux châtains et yeux gris bleu. Taille 1,67 m.
Régiment d’incorporation
Albert Eugène JOSSOT est engagé comme soldat au 89 ème régiment d'infanterie sous le matricule 654 par le bureau de recrutement de Sens.
Acte de décès
Il a été déclaré mort par jugement déclaratif le 4 décembre 1920 à Tonnerre et la transcription de son décès a été faite le 12 janvier 1921 à Sormery Yonne. Il apparait sur le Monument aux morts des deux communes Turny, son lieu de naissance et Sormery, son dernier lieu d’habitation.

MILLOT Armand (1890-1914)
Armand MILLOT est mort pour la France, tué à l'ennemi le 25 août 1914, à 24 ans, dans la ferme de Leomont à Vitrimont, en Meurthe et Moselle.
Armand Clément MILLOT est né le 20 mai 1890 à Moutiers dans l'Yonne. Il réside à Turny.
Famille

Il est le fils de Prosper MILLOT et Marie Eugénie RAVISE, domiciliés à Turny, le Fays. Profession

Manouvrier.

Description

Cheveux châtains clairs, instruction niveau 3, taille 1,75m.

Date incorporation

De la classe 1910, il est incorporé par le centre de recrutement d’Auxerre le 8 novembre 1913.
Régiment d’incorporation
Il est affecté comme soldat de 2ème classe dans le 26ème régiment d'infanterie matricule 380.
Acte de décès

Son acte de décès est transcrit à Turny le 20 septembre 1919. Un secours a été versé à son père d’un montant de 150 francs.

MARTIN Maxime (1876-1914)
Il est mort par blessures de guerre à Clermont en Argone dans la Meuse le 15 octobre 1914 à l’âge de 38 ans.

Maxime Emile MARTIN est né à Turny le 19 février 1876.
Famille
Son père est François Emile MARTIN, laboureur et sa mère est Céline VIAULT demeurant à l’Hôpital, commune de Turny.
Profession
Cultivateur.
Régiment d’incorporation
Il est incorporé dans la classe 1896 par le bureau de recrutement de Sens sous le matricule 248 dans le 33ème Régiment d’infanterie. Il est affecté le 04 octobre 1914 au 331ème RI.
Acte de décès
Son acte de décès a été transcrit à Turny le 21 mars 1915


Plaques d'identité des soldats sur le front de la grande guerre


III. POILUS DE TURNY MORTS POUR LA FRANCE EN 1915


Le site « Mémoire des hommes » www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Il présente les fiches individuelles numérisées des poilus morts pour la France pendant la première guerre mondiale. Ces fiches résultent du travail du service de l’état civil, des renseignements aux familles et successions militaires du
Ministère de la guerre. Ce fichier a été créé en février 1916 afin que les familles des combattants aient des informations concernant leurs proches mobilisés .
Les premières semaines de la guerre sont les plus meurtrières du conflit mais le sort de nombreux combattants demeure inconnu : on ne sait pas si ils sont blessés, prisonniers ou tués. La mission de ce service est d’obtenir des informations précises et
 les transmettre aux familles concernées. Le travail est considérable puisque 1 400 000 poilus sont répertoriés.

Objets fabriqués par les Poilus


DUCROT Henri (1889-1915)
Henri est mort pour la France des suites de ses blessures de guerre, le 11 mars 1915 à Hersin dans le Pas de Calais, au cours de la bataille de l’Artois à l’âge de 26 ans.
Henri Théophile DUCROT est né à Tannerre en Puisaye dans l'Yonne le 28 septembre 1889.

Famille
Il est le fils de Louis DUCROT, journalier et de Zéphirine BARAT demeurant à Tannerre. Mariage

Il a contacté mariage le 23 avril 1913 avec Joséphine PREVOST à Saint Aubin le Château.
Régiment d’affectation
De la classe 1909, il est incorporé sous le matricule 1342 par le bureau de recrutement de Montargis comme soldat de 2ème classe dans le 3ème bataillon de Chasseurs à pieds.
Acte de décès
Son acte de décès est transcrit à Turny le 10 mai 1915, son lieu d’habitation.

ALUISON Lucien (1884-1915)
Lucien ALUISON est mort pour la France le 27 juin 1915 à Neuville Saint Vaast dans le Pas de Calais, tué à l’ennemi, à l’âge de 31 ans.

Maurice Lucien ALUISON est né à Turny le 11 juin 1884.

Famille
Il est le fils de Ersène Constant ALUISON et de Louise Désirée Hortense BESANCON demeurant à Turny.

Profession
Cultivateur.
Date incorporation
Suite à la mobilisation du 2 août 1914, il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens, membre de la classe 1904.

Régiment d’incorporation
Il est affecté au 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied, en qualité de Soldat de 1ère classe sous le numéro de matricule 520.
Acte de décès
Son acte de décès est transcrit à Turny le 24 août 1915. Un secours a été versé à son père.

CORGERON Léo (1874-1915)



Léo CORGERON 1874-1915

Léo CORGERON est décédé le 28 février 1915 à Vauquois dans la Meuse. Il est tué à l’ennemi à l’âge de 41 ans.
 Léo CORGERON est né le 2 décembre 1874 à Turny.
Famille
Il est le fils de Maximilien Onésime CORGERON, laboureur et Lucie Candide VINCENT, demeurant à Turny.


Acte de naissance de Léo CORGERON en 1874

Profession
Cultivateur.
Description
Degré d’instruction 3, Cheveux châtains, Taille 1,62 m.

Mariage
Il a contracté mariage le 22 janvier 1901, à Chailley, avec Juliette MANIGAUT.
Régiment d’incorporation
De la classe 1894, il est incorporé comme Sergent dans le 33ème Régiment d'infanterie par le bureau de recrutement de Sens, sous le matricule 270.




Acte de décès

Son acte de décès est transcrit le 19 novembre 1915 à Turny.

CORGERON Armand (1880-1915)
Il est mort pour la France, disparu le 27 septembre 1915 à la Dormoise dans la Marne, à l’âge de 35 ans.
Armand CORGERON est né le 30 octobre 1880 à Turny. Famille
Il est le fils de Casimir Bénoni CORGERON, cultivateur et de Eugénie Clémence PESCHEUX, demeurant au
 Saudurand, commune de Turny.

Mariage
Le 30 avril 1907, il contracté mariage à Turny avec Berthe RINCENT.

Régiment d’incorporation

De la classe 1900, il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens comme soldat de 2ème classe dans le 4ème bataillon de chasseurs sous le matricule 512. Il a été blessé le 25 septembre 1914 à Cappy par balle à la hanche et à la fesse gauche.
Acte de décès
Son acte de décès est transcrit le 1er février 1920 à Turny.


ROY Marius (1894-1915)
Il est tué à l'ennemi le 4 mars 1915 à Notre Dame de Lorette près de Bouvigny, dans le Pas de Calais, à l’âge de 21 ans. Marius ROY est né le 16 mars 1894 à Turny.

Famille
Son père est Valentin constant ROY, cultivateur aux Mareaux, commune de Turny, et de Rosalie BURLOT.

Régiment d’incorporation
De la classe 1914, Il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens sous le matricule 572 comme soldat de 2ème classe dans le 1er Bataillon de Chasseurs à pied.
Acte de décès
Son acte de décès est transcrit le 24 juillet 1915 à Turny.
Mémorial de Notre Dame de Lorette
Le 11 novembre 2014, à l'occasion du centenaire de la grande guerre, a été inauguré le Mémorial International de Notre Dame de Lorette sur lequel seront gravés les noms des 600 000 soldats de tous continents morts dans le Nord et le Pas de calais. Marius fait partie de la liste.

LECHAIN Marcel (1894-1915)
Il est mort pour la France disparu le 25 septembre 1915 à Massiges dans la Marne, tué à l'ennemi.

Marceau Marcel LECHAIN est né le 28 juillet 1894 à Vaudeurs dans l'Yonne.
Famille
Il est le fils de Louis Benoni LECHAIN pâtissier et de Marie Lucie MOREAU domiciliés à Turny.

Régiment d’incorporation
Il est incorporé avec la classe de 1914, le 2 septembre 1914 par le bureau de recrutement de Sens, dans le 23ème Régiment d'Infanterie Coloniale, sous le numéro de matricule 554.
Inhumation
Il est inhumé au cimetière de l’annulaire de Massiges, tombe 652.

Acte de décès

Son acte décès est retranscrit à Turny le 8 février 1916.

PESCHEUX Emile (1895-1915)
Il est mort pour la France 19 septembre 1915 dans l'ambulance de Bruay dans le Pas de Calais, suite à des blessures de guerre. Il avait 20 ans.
Emile Arsène PESCHEUX est né le 14 août 1895 à Turny.

Famille

Il est le fils de Arsène Bénoni PESCHEUX, cultivateur et de Anaïs Mathilde LESPAGNOL, demeurant au Saudurand, commune de Turny.
Régiment d’incorporation

De la classe 1915, il est incorporé par le bureau de Sens au sein du 1er Bataillon de Chasseurs à Pied sous le matricule 40.

Acte de décès

Son acte de décès est transcrit à Turny.

La mention «Mort pour la France»
Les poilus décédés lors de la première guerre mondiale sont déclarés Morts pour la France.
Cette mention «Mort pour la France » est instituée par la loi du 2 juillet 1915, modifiée par celle du 28 février 1922, accordée en application des articles L488 à L492bis du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre. Il s’agit d’une opération d’état civil à but honorifique qui n’est pas obligatoirement synonyme de décès au champ d’honneur. On peut décéder chez soi, des suites d’une blessure contractée au front. De nombreux soldats sont fauchés dans leur jeunesse.


IV. POILUS DE TURNY MORTS POUR LA FRANCE EN 1916

Casque de Poilu

PAILLERY Maurice (1886-1916)
Il est mort suite à ses blessures (plaies du cou et de la face par grenade) dans l'ambulance 8/20 à Morcourt dans la Somme, le 6 juillet 1916 à l’âge de 20 ans.
 Maurice Alfred PAILLERY né le 20 juin 1896 à Turny.

Profession
Cultivateur.
Famille
Il est le fils de Noel Arsène Désiré PAILLERY et de Laure Emma POUILLOT domiciliés à Turny.
Régiment d’incorporation
De la classe 1916, il est incorporé le 12 avril 1915 à Sens dans le 37ème RI puis le 79ème régiment d'infanterie sous le numéro 55.

Inhumation
Il est inhumé à Morcourt dans la Somme.
Acte de décès
Son acte de décès est transcrit le 13 août 1916 à Turny.

TARDY Auguste (1887-1916)
Il est tué à l’ennemi, disparu le 2 avril 1916, à l’âge de 29 ans, lors de l’attaque allemande, dans le Bois de la Caillette dans la Meuse.
Auguste James Henri TARDY est né le 19 février 1887 à Paris dans le département de la Seine 16ème arrondissement.
Famille
Il est le fils de Camille Léonide Alexandrine TARDY, cuisinière âgée de 19 ans.

Mariage

Il a contracté mariage avec Louise FOURGEUX le 23 décembre 1911 à Champcevrais dans l’Yonne.

Date incorporation
De la classe 1907 il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens sous le matricule 56.

Régiment d’incorporation

Il est affecté au 44ème Bataillon de Chasseurs à pied.

Acte de décès

Son acte est transcrit à Turny, le 10 avril 1921, son dernier lieu d’habitation.

CHARLOIS Paul (1885-1919)
Il est tué à l’ennemi le 25 avril 1916, mort pour la France à Pontavert dans l’Aisne, à l’âge de 31 ans. Paul Albert CHARLOIS est né le 14 août 1885 à Turny.
Profession
Boucher.
Famille
Il est le fils de Auguste CHARLOIS et de Denise Amélie DUBOIS domiciliés à Brienon.

Régiment d’incorporation

De la classe 1905, il est incorporé à Sens comme Caporal au 89ème Régiment d'Infanterie sous le matricule 623.
Citation
Cité à l’ordre de la 55ème Division pour avoir pris une part active dans une lutte à la grenade et est tombé glorieusement en entrainant son équipe de grenadiers.
Décoration
Il a été décoré de la Croix de guerre.
Inhumation
Il est inhumé à Pontavert dans la nécropole nationale Beaurepaire, tombe 2531.

Acte de décès

Son acte de décès est transcrit le 21 octobre 1916 à Raincy en Seine et Oise, son dernier domicile.

BOCQUEL Donatien (1897-1916)
Donatien BOCQUEL est tué à l’ennemi, mort pour la France le 12 juin 1916 au Fort de Souville dans la Meuse à l’âge de 19 ans.

Donatien Pierre Marie BOCQUEL est né en 1897 à Guenrouet dans la Loire inférieure.
Régiment d’incorporation
De la classe 1907, il est incorporé comme 2ème cannonier dans le 51ème Régiment d’Artillerie sous le matricule 3156, dans le 160ème Régiment d'Infanterie sous le matricule 506.

Acte de décès
Son acte de décès est transcrit le 10 février 1917 à Guenrouet.
Question
On peut se demander pourquoi son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Turny. En 1914, sa dernière habitation est à Saint-Florentin chez M Rousseau. On peut donc supposer que Turny était la commune où il travaillait.

Louis Auguste PIERROT (1886-1914)
Il est déclaré mort pour la France après avoir participé à la campagne contre l’Allemagne entre le 11 août 1916 et le 22 mars 1916. Il a été blessé et renvoyé à son domicile.
Louis Auguste PIERROT est né le 4 novembre 1886 à Borne en Haute Loire.

Famille
Il est le fils de Joseph PIERROT et Reine Augustine CHARPENTIER, demeurant à Turny.
Profession
Marchand Forain.
Régiment d’incorporation
De la classe 1906, il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens comme soldat dans le 386ème régiment d’infanterie sous le matricule 155.

Acte de décès
Il est mort à Turny le 20 novembre 1916 d’une maladie contactée au service. Il avait 30 ans.



Quelle est la signification des mentions concernant le degré d'instruction des soldats ?
Sur le registre matricule, le degré d'instruction est mentionné par un chiffre de 0 à 5 :
1. Degré 0 : ne sait ni lire, ni écrire ;
2. Degré 1 : sait lire seulement ;
3. Degré 2 : sait lire et écrire ;
4. Degré 3 : possède une instruction primaire ;
5. Degré 4 : a obtenu le brevet de l'enseignement primaire ;
6. Degré 5 : bachelier, licencié, etc. (avec indication de diplôme)

V. LES POILUS DE TURNY MORTS POUR LA FRANCE EN 1917



Presse de la Grande Guerre


THIERRY Camille (1882-1917)
Il est décédé des suites de maladie contractée en service, à l'hôpital de Clermont Ferrand dans le Puy de Dôme le 24 février 1917, à l’âge de 35 ans. Il est spécifié qu’il a été évacué le 6 juin 1916 avec entorse, arrachement de la malléole à Coulault dans la Meuse. Il a été affecté à l’Hôpital 8/9 de Clermont Ferrand du 06 juin 1916 au 24 février 1917.
Camille Flavien THIERRY est né le 30 juillet 1882 à Turny, hameau du Fays.

Famille

Il est le fils de Séverin Isidore THIERRY et Marie Rosalie COURTIN, habitant à Turny, hameau du Fays.
Profession
Cultivateur.
Caractéristiques
Cheveux noirs, yeux marrons, taille 1,68m, degré d’instruction 3.

Date incorporation

Rappelé à l’activité le 1er août 1914.
Régiment d’incorporation
Il est incorporé par le bureau de Sens, classe 1902, dans le 289ème régiment d'infanterie, matricule 609, comme soldat de 2ème classe.

Acte de décès
Son acte de décès a été transcrit à Turny le 28 février 1917.

VIAULT Maurice (1889-1917)
Il est blessé le 16 avril 1917 au bois Beau Marais, avec une fracture compliquée à la cuisse gauche par balle. Il est décédé des suites de ses blessures de guerre à l'Hôpital temporaire 38 à Solesmes dans la Sarthe le 9 mai 1917. Maurice Emile VIAULT est né à Turny le 30 juillet 1889.
Famille
Il est le fils de Valentin Emile VIAULT et Mélina CHARLOIS habitant à Turny.
Profession

Il est cultivateur.
Caractéristiques
Il mesure 1,74 m, a les yeux bleu clair et les cheveux châtains.
Régiment d’incorporation

De la classe 1909, il a été incorporé par le bureau de recrutement de Sens dans le 89ème Régiment d'Infanterie en qualité de soldat de 2ème classe, matricule 518.
Acte de décès
Son acte de décès a été transcrit à Turny le 10 mai 1917.

TRIBAUDAUT Julien (1882-1917)
Il est mort pour la France le 30 mai 1917 à Bligny dans la Marne à l’âge de 35 ans.
Julien Marcel TRIBAUDAUT est né à Turny le 25 janvier 1882.
Famille
Ses parents sont Sosthène TRIBAUDAUT et Basiline Marguerite MARTIN demeurant à Turny.
Caractéristiques
Il a les cheveux châtains clairs, les yeux gris et mesure 1,72 m.
Régiment d’incorporation
De la classe 1902, il est affecté, par le bureau de recrutement de Sens, au 89ème régiment d'infanterie sous le matricule 580. Il est nommé Caporal le 27 juillet 1915.

Inhumation

Il est inhumé au cimetière du Bois Marteau de la commune de Pontavert, le 6 décembre 1917. Acte de décès
Un secours de 150 francs est versé à son épouse le 4 février 1918. L'acte de décès est transcrit le 3 février 1918 à Saint Florentin.


VI. LES POILUS DE TURNY MORTS POUR LA FRANCE EN 1918


CHABARD Louis (1898-1918)
Il est mort pour la France le 30 mai 1918 à Bligny dans la Marne à l’âge de 20 ans.
 André Louis CHABARD est né à Paris le 4 février 1898 à Paris dans le 11ème arrondissement. Régiment d’incorporation
De la classe 1908, il est recruté par le bureau de Versailles, affecté dans le 30ème régiment d'infanterie sous le numéro 4141.

Acte de décès
Son acte de décès est transcrit le 27 janvier 1922 à Saint Cloud en Seine et Oise.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint Cloud et sur celui de Turny.

Commentaire

Les raisons de son inscription sur le monument aux morts de Turny ne sont pas connues.

COUILLARD Gaston (1895-1918)
Il est décédé des suites de maladie, tuberculose pulmonaire, à l’hôpital complémentaire du Puy en Haute Loire, le 29 novembre 1918. 
Gaston Octave COUILLARD est né le 31 juillet 1895 à Turny.

Famille
Ses parents sont Octave COUILLARD et Marie Rosalie GUERBET habitant à Turny. Ils ont perdu 2 fils aux combats : Ernest en 1914 et Gaston en 1918.

Régiment d’incorporation

De la classe 1915, il est affecté par le bureau de recrutement de Sens, comme soldat de 2ème classe au 408ème Régiment d'Infanterie, sous le matricule 17.
Acte de décès
Son acte de décès est transcrit à Turny le 29 novembre 1918.
Citation
Il est cité à l'ordre de la Brigade du 4 août 1918. Il a donné un bel exemple de solidarité en soignant ses camarades blessés sous un feu violent. A excité l'admiration de tous par son courage et son sang-froid devant l'ennemi.

Décoration
Il a reçu l'étoile de bronze de la Croix de guerre.
Il est tué à l'ennemi le 4 novembre 1918. Son corps est retrouvé sur le champ de bataille d'Etreux dans l’Aisne. Il avait 30 ans.

DELIGNE Charles (1888-1918)
Charles Julien DELIGNE est né le 6 décembre 1888 à Turny.
Famille
Ses parents sont Ambroise Alexandre DELIGNE et Elia Virginie PORCHEROT habitant Turny.
Métier
Il est Cordonnier.
Régiment d’incorporation
De la classe 1908, il est mobilisé comme soldat de 2ème classe par le bureau de recrutement de Sens sous le matricule 538, dans le 411ème Régiment d'Infanterie.
Acte de décès
Son acte de décès est transcrit le 6 novembre 1919 à Venizy dans l’Yonne.

Monument aux morts

Son nom est inscrit sur les Monuments aux morts de Turny, son lieu de naissance et celui de Venizy, son domicile.

VILLAIN Irénée (1883-1918)
Quelques jours après son incorporation, il est renvoyé pour raisons de santé, dans ses foyers le 14 août 1914. Maintenu en services auxiliaires, il est rappelé le 25 novembre 1915. Il est réformé par la commission de réforme de Sens le 16 décembre 1915 pour tuberculose pulmonaire.
 Il est né le 12 février 1883 à Turny.
Famille

Ses parents sont Faustin Isidore VILLAIN, propriétaire et Denise ROGER, domiciliés à Linant. Métier

Il est Cultivateur.

Mariage
Il est marié à Emilie Angèle MAILLOT.

Description

Cheveux châtains taille 1,66m yeux gris, instruction 3.
Régiment d’incorporation

De la classe 1903, il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens le 2 août 2014 dans le 89ème régiment d’infanterie sous le matricule 3.
Décès
lI est mort à son domicile au hameau de l’Hôpital à Turny le 4 avril 1918 à l’âge de 35 ans.

Mention mort pour la France

Il ne porte pas la mention Mort pour la France. On peut supposer qu’il est mort des suites de sa maladie contractée au front puisqu’il est tout de même inscrit sur le Monument aux Morts de Turny.

BONAVENTURE Paul (1887-1918)
Paul Camille BONAVENTURE est mort pour la France le 5 février 1918 à Michelbac en Alsace à l’âge de 31 ans.
 Paul Camille BONAVENTURE est né à Turny le 29 janvier 1887.
Famille
Il est le fils de Arsène François BONAVENTURE, tonnelier au Fays, commune de Turny, et de Zoé Zélie PETIT.

Date incorporation
De la classe 1907, il est incorporé par le bureau de recrutement de Sens.

Régiment d’incorporation

Il est affecté dans le 15ème Régiment d’infanterie sous le matricule 565.
Acte de décès
Le 5 avril 1918, son acte de décès est transcrit dans l'état civil de Turny.


VII. LES GRANDS BLESSÉS DE GUERRE

Les ambulances sont affectées à raison théoriquement d’une par division de cavalerie ; deux, par division d’infanterie ; seize, par corps d’armée. On identifie ces ambulances par une fraction dont le numérateur représente un numéro d’ordre, et le dénominateur, le n° de la grande unité de rattachement. Exemple : 1/137, ambulance n°1 de la 137e DI ; 5/5, ambulance n°5 du 5e CA., 8/202 ambulance n°8 de la 202ème DI. Les ambulances servent d’antichambre aux hôpitaux d’évacuation situés hors des zones de combat.


MORTS DES SUITES DE BLESSURES DE GUERRE

1. MAXIME MARTIN MORT LE 15 OCTOBRE 1914 DE BLESSURES DE GUERRE A CLERMONT EN ARGONNE DANS LA MEUSE
2. HENRI DUCROT MORT LE 11 MARS 1915 À HERSIN DANS LE PAS DE CALAIS POUR CAUSE DE BLESSURES DE GUERRE, DANS LA BATAILLE DE L'ARTOIS
3. EMILE PESCHEUX MORT LE 19 SEPTEMBRE 1915 DES SUITE DE BLESSURES DE GUERRE DANS L’AMBULANCE DE BRUAY DANS LE PAS DE CALAIS
4. MAURICE PAILLERY MORT LE 6 JUILLET 1916 DES SUITES DE SES BLESSURES DANS L’AMBULANCE 8/202 A MORCOURT DANS LA SOMME
5. MAURICE VIAULT MORT LE 9 MAI 1917 DES SUITES DE SES BLESSURES A L’HÔPITAL TEMPORAIRE 38 A SOLESMES DANS LA SARTHE
6. FLAVIEN THIERRY MORT LE 28 FEVRIER 1918 DES SUITES DE MALADIE CONTRACTEE EN SERVICE A L’HÔPITAL DE CLERMONT FERRAND DANS LE PUY DE DÔME
7. IRÉNÉE VILLAIN MORT LE 4 AVRIL 1918 A SON DOMICILE DES SUITES DE TUBERCULOSE PULMONAIRE, MALADIE CONTRACTÉE EN SERVICE


Brassard de la croix rouge Grande guerre


VIII. LES RÉGIMENTS D’AFFECTATION DES POILUS MPF

INFANTERIE
15ème Régiment
BONAVENTURE
26ème Régiment
MILLOT
30ème Régiment
CHABARD
33ème Régiment
MARTIN
CORGERON L.
79ème Régiment
PAILLERY
89ème Régiment
JOSSOT
TRIBAUDAUT
VIAULT
BERNOLLE
VILLAIN
CHARLOIS
120ème Régiment
POURCHER
289ème Régiment
THIERRY
386ème Régiment
PIERROT
408ème Régiment
COUILLARD G
411ème Régiment
DELIGNE
CHASSEURS A PIED
1er Bataillon
PESCHEUX
ROY
3ème Bataillon
DUCROT
4ème Bataillon
ALUISON
CORGERON A
44ème Bataillon
COUILLARD E 
TARDY
REGIMENT INFANTERIE COLONIALE
23ème RIC
LECHAIN
REGIMENT ARTILLERIE
51ème
BOCQUEL




Que signifie une étoile ou une palme sur la Croix de Guerre ?

Au début de la guerre de 1914-1918, le besoin s'est fait sentir de créer une récompense pour les combattants courageux qui obtenaient une citation. La croix de guerre fut créée par la loi du 8 avril 1915, confortée par un décret d'application du 23 avril 1915. Elle commémore depuis le début des hostilités, les citations individuelles pour faits de guerre.
Pour les actes subséquents de bravoure, le récipiendaire recevait :
o   une palme de bronze en forme de laurier pour une citation par le commandant d'une Armée,
o   une étoile de vermeil pour une citation par le commandant d'un Corps d'Armée,
o   une étoile d'argent pour une citation par le commandant d'une Division
o   une étoile de bronze pour une citation par le commandant d'une Brigade ou d'une Régiment.
o   Chaque mention est représentée par son emblème, donc un récipiendaire peut porter la Croix avec une étoile d'argent et une palme de bronze.
o   Une palme d'argent était octroyée pour 5 palmes de bronze.

Croix de guerre 14/18

IX. CONSTRUCTION DU MONUMENT AUX MORTS

Toutes les nations qui ont participé à la Grande Guerre ont éprouvé le même désir de fixer dans la pierre et le bronze le souvenir de ce conflit. Chaque commune, ou presque, veut avoir le sien.

MONUMENT DU SOUVENIR

Jusqu’ici, les monuments étaient érigés à la gloire des princes, des puissants, des chefs de guerre. Pour la première fois, on voit apparaître, au centre de l’espace public, des monuments élevés pour rendre hommage à de simples soldats, à des hommes dont, jusque-là, on faisait peu de cas dans les guerres et les batailles. Bon nombre de communes rurales ne possédaient jusque-là aucun autre monument que leur église.
 Les monuments aux morts sont, pour la plupart des communes rurales, le premier monument digne de ce nom qui soit érigé par tous et pour tous.

HOMMAGE AUX SOLDATS MORTS AU COMBAT

Turny a perdu 26 hommes dans les combats de la guerre de 14/18 et a souhaité rendre hommage à ses Morts pour la France.
 Les registres municipaux permettent de retracer l’historique de la construction du Monument aux morts de la Commune,

1. LE PROJET DE CONSTRUCTION EN 1919

La loi du 25 octobre 1919 définit les conditions de la commémoration et de la glorification des morts pour la France au cours de la grande guerre. Des subventions sont accordées par l’Etat aux communes.

LE CONSEIL MUNICIPAL DU 31 AOUT 1919

Sous la présidence du Maire Emile PESCHEUX, le conseil municipal réuni le 31 août 1919 décide à l’unanimité l’érection d’un monument qui sera élevé sur la place communale de Turny en « mémoire des enfants de la commune Morts pour la France ».


Papier à entête Marbreries GOURDON à Paris en 1910

Le conseil municipal examine un premier devis présenté par M. GOURDON, Directeur des Marbreries générales, 33 rue Poussin à Paris. L’entreprise propose un monument, en exécution mécanique, en granit dur 1er choix avec des inscriptions en lettres gravées et dorées. Le prix est fixé à 5 980 francs net. L’emballage, les frais et risques de transport gare de St Florentin sont à la charge du fournisseur pour un montant de 820 francs, soit un total livré de 6800 francs. Le camionnage et la pose du monument reste à la charge de la commune. Le conseil procède au vote de principe, pour les frais de construction du monument, d’une somme de 8000 francs qui sera inscrite au budget additionnel de 1919. Une demande d’érection d’un monument aux Morts peut être adressée à la Préfecture pour accord sur ce projet.

L’ACCORD PAR DECRET PRESIDENTIEL
Le Président Raymond POINCARE en 1919
Par décret du 30 septembre 1919, l’accord est donné, par le Président de la République Raymond POINCARE, à la commune de Turny d’ériger un monument aux Morts.

2. LA DECISION DU 30 MAI 1920

Suite aux les élections municipales de décembre 1919, Onésime CORGERON succède à Emile PESCHEUX comme Maire de Turny. Réuni le le 30 mai 1920, sous la présidence du nouveau Maire, le conseil municipal, considérant l’autorisation accordée par décret présidentiel en date du 30 septembre 1919 pour cette érection, décide à l’unanimité que le monument commémoratif aux enfants de la commune morts pour la Patrie sera érigé au Bourg de Turny. Ce sera un monument « durable digne d’eux et de leur sacrifice ». Le conseil municipal désigne une commission de 4 membres chargée des questions liées à la construction du monument. Une souscription publique est lancée. Une demande de subvention est faite.

3. LE CHOIX DE L’EMPLACEMENT


Session d'implantation du Monument aux Morts de Turny - 1921

Le terrain, sur lequel sera érigé le monument, ne peut être qu’un terrain appartenant à la commune en toute propriété. L’emplacement du monument est prévu sur un espace réservé prélevé sur les jardins de l’instituteur. Il va empiéter sur ces jardins de manière à faire face le plus possible à la route n° 129 de Brienon à Troyes.

4. LA PROCEDURE D’ADJUDICATION


Souvent la commune demandait l’autorisation de traiter de gré à gré avec le constructeur. Ce sera le cas de 90 % des communes dans l’Yonne.
 A Turny, le conseil municipal décide d’appliquer la procédure de l’adjudication administrative*, malgré la complexité de la procédure. Il faut établir un cahier des charges précis avec un prix maximum, trouver des candidats valables qui présenteront des soumissions cachetées ouvertes en public, devant la commission communale dans la mairie. Le choix doit se porter sur le candidat ayant soumis au meilleur rabais
Signée par le ministre de l’intérieur, la circulaire du 12 juillet 1920 donne des précisions sur la procédure de construction d’un monument aux morts. Elle indique:
Le monument consistera en une construction de type courant (pyramide, colonne, stèle) susceptible d’être élevée par n’importe quel entrepreneur. Les dispositions de la loi doivent être appliquées et les communes doivent recourir à la procédure d’adjudication au dessus de 3000 F 
. La municipalité ouvre un concours entre artistes. 
Le conseil municipal arrête son choix sur un type de 
monument fourni par des industriels qui ont le 
monopole de sa fabrication. 

L’Etat, représenté par le Préfet, était favorable à la construction des monuments aux morts par les entrepreneurs locaux et ne favorisait pas les entreprises industrielles. Il est à noter que le 24 juin 1921, une circulaire ministérielle interdit les monuments en série. Dans l’Yonne, il s’agit des monuments construits par l’entreprise Gourdon et Rombeaux-Roland. Si la commune persistait dans ce choix, toute subvention lui sera refusée. Les marbreries générales Gourdon à Paris proposaient 70 modèles de monuments.

5. LE CAHIER DES CHARGES EN JANVIER 1921


La commune de Turny va appliquer le modèle juridique préconisé par les services préfectoraux en vue de définir le choix du prestataire qui construira le monument aux morts. En janvier 1921, la sous-préfecture de Joigny accuse réception du cahier des charges relatif à l’érection d’un monument commémoratif aux enfants de Turny « Morts pour la France ». 

Cahier des charges du Monuments aux Morts de Turny 1921


Article premier – L’adjudication se fera au rabais sur soumissions cachetées. Elle aura lieu à la Mairie de Turny par le ministère du Maire, assisté de quatre conseillers municipaux formant commission spéciale nommée à cet effet comme membres du bureau d’adjudication.
Article 2 – Le monument aux enfants de Turny morts pour la France sera construit en granit des Vosges et aura 2,50 m sur 2,50 m de soubassement et 3,60 m de hauteur totale ; les quatre bornes, placées aux angles, seront reliées par des barres métalliques ; le socle et la pyramide, sur laquelle figurera à la face avant, une palme incrustée au ciseau, seront de dimensions proportionnées, le tout agencé selon la figure n°1 ci-contre et la maquette déposée à la Mairie qui est la représentation exacte du monument.
Article 3 – Sous la palme et sur la face de la pyramide et même le granit poli sera gravée en lettres dorées l’inscription suivante « à la mémoire glorieuse des enfants de Turny morts pour la France en 1870-71 et en 1914-1918 ».
Article 4 – Sur la face du socle, sous l’inscription précitée et à même le granit poli en deux colonnes seront gravées en lettres dorées les noms et prénoms des militaires de la grande guerre tués à l’ennemi, au nombre de vingt six, soit treize sur chaque colonne. Les noms et prénoms des tués en 1870-1871 au nombre de cinq seront gravés en dessous.

Source : Les monuments aux morts de la grande guerre dans l’Yonne - Adrien CHAIX - Centre auxerrois de l’université pour tous de Bourgogne - 2001


6.
LE CHOIX DU MARBRIER LE 5 JUIN 1921


A Turny, l’adjudication s’est fait dans les règles ; le maire et quatre conseillers municipaux qui ont formé la commission spéciale décachètent en public les soumissions. Le choix est fait en fonction du prix maximum fixé par la commune d’après le cahier des charges qui avait été distribué aux adjudicataires retenus. Le monument doit être exécuté en granit des Vosges ; c’est la spécialité du marbrier
 Albert PLANSON de Saint Florentin.
 C’est donc lui qui l’emporte. Le comité et le maire trouvent que le projet présenté par M. Planson coûte moins cher et qu’il a l’avantage de traiter avec lui en voisin. Celui-ci reçoit par chemin de fers ses granits des Vosges. Le transport des éléments du monument se fait par un attelage à chevaux du pays, facilité par le fait que Turny soit situé à moins de 15 km du marbrier. Le montage est fait par le marbrier sur place.
Le prix total du monument est porté à 11900 francs par M. Planson, somme sensiblement inférieure aux autres soumissions.
 Financement du Monument 
Souscription : 2607 francs
Subvention de l’Etat : 1320 francs
 Budget communal : 12000 francs. Le Maire propose à la ratification du conseil municipal la décision de la commission du monument commémoratif.
 L’adjudication est donc attribuée à M. Planson de Saint Florentin, marbrier reconnu localement qui taillera 31 monuments aux morts dans l’Yonne.


7. LIVRAISON LE 4 MAI 1922

Carte postale du Monument aux morts de Turny 1922


Le monument aux morts de Turny est livré. Le conseil approuve la réception du monument le 4 mai 1922. La somme est versée au marbrier, prélevée sur les fonds libres de la commune et inscrite au budget additionnel de 1922.

8. L’INAUGURATION EN 1922


Entre la décision d’érection et l’inauguration, il aura fallu 3 ans. L’inauguration du Monument aux Morts de Turny a lieu le dimanche 1° octobre 1922, à 3 heures du soir heure légale, sous la présidence de M. Ducombeau, conseiller de la préfecture.
 L’inauguration est une véritable cérémonie et une fête en l’honneur des enfants du pays qui sont morts pour la guerre et exalter leur mémoire. Elle marque l’aboutissement d’un projet qui n’a été facile à ériger et qui a couté cher à la commune. La population motivée, participe en masse à cette fête rendant hommage aux disparus. Il est fait appel à la population pour la confection des fleurs artificielles, des guirlandes, la décoration et l’ornementation des rues et alentours du monument.Une bénédiction religieuse a lieu en présence du représentant du gouvernement républicain.
Les discours du Maire, des démobilisés et du représentant du gouvernement sont lus devant le monument et le Maire invite la population au vin d’honneur offert par la commune.


9. LES CARACTERISTIQUES DU MONUMENT


Le monument aux morts de Turny est un obélisque en granit rouge des Vosges à socle droit débordant, au soubassement à degrés, surmonté d’un coq juché sur une sphère.


L’OBELISQUE


Plan du Monument aux morts 

C’est un monument de type égyptien avec une pierre levée, quadrangulaire à sa base, appelée le socle, s’amincissant progressivement ce qu’on appelle le fût pour former à son sommet une petite pointe en forme de pyramide appelée le pyramidion. Les marbriers les appellent pyramides, mot plus usuel, qui évoque un tombeau. L’obélisque fait partie du type de monument autorisé par l’Etat qui précise que 
« Le monument consistera en une construction de type courant (pyramide, colonne, stèle) ».

LE COQ


Coq en bronze posé sur sa sphère sur le monument aux morts de Turny

Le coq est un symbole romain qui représente Mars, le dieu de la guerre. Il symbolise, la vigilance, le courage et la valeur. A Turny, le coq de 0,75 m est juché sur une sphère représentant le monde est placé au fait de l’obélisque. L’ensemble est fabriqué en bronze. Il est remarquable par sa fierté, qui évoque la victoire et le nouveau jour qui se lève à la fin de la nuit.

LA PALME EN BRONZE


Palme en bronze 

En façade, une grande palme en bronze de 1,25 m est posée sur le Monument aux Morts. Cette feuille du palmier est le symbole de la victoire chez les anciens. Elle symbolise aussi le sacrifice de nos soldats.


LA CROIX DE GUERRE

La croix de guerre est décernée à des soldats pour faits de guerre; elle symbolise la reconnaissance du courage du soldat dans les combats. Sa forme est une croix de Malte héritée des templiers. A Turny, elle est reproduite en bronze à droite de la palme.

LA COURONNE DES DEMOBILISES


Couronne des démobilisés sur le monument aux morts de Turny

Les démobilisés ont déposé une couronne en mémoire de leurs frères morts au combat. Elle est posée à l’arrière du Monument.

ENTOURAGE

4 bornes en forme d’obélisque reliées par des chaines en fonte fantaisie sur une terrain limité sur 3 côtés par un muret doublé d’une haie et en façade sur rue, une grille en fer forgé.


INSCRIPTION DES NOMS EN LETTRES D’OR

Lors du recensement des morts et disparus à la guerre effectuée par la Préfecture, une circulaire du Préfet précise que les maires ne doivent prendre en compte que les morts ou disparus domiciliés dans la commune au jour de leur mobilisation et non pas ceux nés dans la commune. Il ne sera pas toujours tenu compte de cette règle. C’est ce qui explique que des noms apparaissent sur plusieurs monuments aux morts. Aujourd’hui sur le corps du monument sont gravés en lettres d’or, les nom des victimes des 4 dernières guerres, ainsi que cette phrase : Turny honore ses enfants morts pour la France.


MODIFICATION ET REFECTION

Une plaque a été ajoutée en bas du socle pour la guerre de 1939-1945. En 1983*, les lettres sont redorées à la feuille comme à l’origine. Un fleurissement est aménagé.
* La réfection du Monument aux Morts en 1983 a été financée par l’association des Amis du patrimoine de Turny


10. PLAQUE A L’EGLISE


Plaque commémorative dans l'église Saint-Mammés de Turny

Dans l’église Saint Mammès de Turny, un panneau manuscrit porte le titre
« Paroisse de Turny », le dessin d’une croix dans laquelle est inscrite Guerre 1914-1918 et la mention « Priez pour les repos des âmes des enfants de Turny Morts pour la France » . Sont inscrits les noms de 27 soldats :
 21 soldats originaires de Turny et 6 disparus, soit 1 soldat de plus que les 26 inscrits sur le monument aux morts de Turny. Il s’agit de Fernand GOURMAND, mort pour la France en 1915. Il est né à Chéu et son nom est inscrit sur le monument aux morts de cette commune. Marié à Turny à Camille SALLEY, originaire de Turny, il est logique que son souvenir soit préservé en l’église de Turny.


Fernand GOURMAND Mort pour la France


Cette plaque commémorative est abimée par l’humidité et elle repose dans la sacristie de l’église. En mauvais état, elle mérite pourtant d’être préservée comme témoignage de l’histoire locale de la commune.

11. CEREMONIES COMMEMORATIVES

La fonction de cet édifice est de rassembler la population autour du souvenir de ceux qui ne reviendront plus vivre dans la cité, faisant ainsi participer la commune au travail de deuil des familles.
 Graver les noms des morts revient à donner à ceux-ci un peu de cette gloire dont sont parés ceux qui se sont sacrifiés pour la France.
 Le Monument aux morts a vu s’ajouter les noms des enfants de Turny Morts pour la France dans les autres conflits.


Noms des MPF 14/18 Monument aux morts de Turny
Noms des MPF 14/18 Monument aux morts de Turny



LE 11 NOVEMBRE

La journée du 11 novembre a été instituée par la loi du 24 octobre 1922 comme « journée nationale pour la commémoration de la victoire et la
 paix ». 
Jour d'hommage et de recueillement, elle donne lieu chaque année à des cérémonies commémoratives devant les monuments aux morts des communes de France. La loi du 28 février 2012 élargit la portée à l'ensemble des morts pour la France. C'est donc la reconnaissance du Pays tout entier à l'égard de l'ensemble des Morts pour la France tombés pendant et depuis la Grande Guerre qui s'exprime aujourd'hui, notamment en opérations extérieures.


Accès internet aux registres militaires - Archives départementales de l'Yonne




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