Stalagh 2B


#ChallengeAZ

A l'occasion de ce Challenge généalogique, je souhaite mettre en valeur le site du STALAG 2B, camp de prisonniers de 1939 à 1945, situé à Hammerstein en Poméranie. Je trouve ce site remarquable et participant à un travail de mémoire indispensable.


Carte des Stalagh


Je vous invite à consulter ce site en cliquant sur ce lien SITE STALAG 2B

Il est réalisé par les familles des prisonniers et des recherches sur place en Pologne. Il permet de faire la liste des prisonniers du camp et retracer l'histoire de la construction et des conditions de vie dans ce camp. Chacun peut présenter des photos, des témoignages, des archives. Sont accessibles des rapports de la Croix-rouge.

Actuellement 44 prisonniers sont recensés sur ce site et nous attendons d'autres souvenirs ou archives pour l'enrichir. Il y aussi des cartes, des photos, des dessins, des liens...

René TARDI, Dessinateur, a publié une excellente BD sur le Stalagh 2B où a été fait prisonnier son propre grand-père.



Mon Grand-père Marcel BOURGOIN, matricule 86796 y a passé 2 années de sa vie. Il était affecté au Kommando n°210 comme boucher à la Fleisherei Wilke, chargée de l'approvisionnement du camp.

J'ai rédigé une page de témoignages, accessible à Prisonnier Marcel BOURGOIN.


Marcel BOURGOIN prisonnier du camp de Hammerstein 11 septembre 1940

Pour en savoir plus sur mon grand père prisonnier


En souvenir de cette période noire.


Yves meurt à 15 ans


#ChallengeAZ

Je veux partager avec vous le témoignage émouvant de Jean Madelin qui a écrit ses souvenirs sur la mort de son jeune frère Yves, à l'âge de 15 ans. Jean Madelin a rédigé ce texte à l'attention de son frère Philippe Madelin, Journaliste, qui souhaitait écrire et publier un livre sur l'histoire de sa famille. Il n'en aura pas le temps. Jean, Philippe et Yves, les 3 frères, nous ont quitté. Tiré de ses archives familiales qu'il a confié à sa nièce, voici ce bel hommage à ce frère disparu trop tôt. 

« A Pâques 1938, Yves fait un camp scout de Pâques, pendant que je suis en séjour à Savigny. Une lettre d’Yves raconte tout ce camp. Au début de Juillet 1938, je pars en vacances à Royan avec les René Delafon, Henri étant pour moi un grand camarade. Je perdrai ma médaille de baptême dans le sable de la plage. Pendant ce temps Maman part s’installer au Chalet de la Plage à Pornichet avec mes frères et sœurs. Yves annonce que le camp scout d’été aura lieu au Château de Saint Aignan par Saint Denis de l’Hotel, chez le Colonel de Beaucorps. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas été à ces camps…En tous cas en Août Septembre nous nous retrouverons à Savigny.
 C’est là qu’Yves aura une première atteinte du mal qui devait le faire mourir. On avait conclu à une grippe. Le diagnostic est erroné : s’il s’agissait bien d’une méningite tuberculeuse, l’évolution est fatale en quelques semaines, et non sur plus d’un an. 



Nous sommes le 11 Mars 1939 . A 7 heures du matin, Hubert Madelin vient me réveiller. A cause de la maladie de Yves, depuis plusieurs jours je suis en pension chez les Hubert Madelin. Hubert m’annonce la terrible nouvelle. 

Yves est mort cette nuit.

Il se comporte avec moi comme un frère aîné, il parle avec moi, il tente de me réconforter et il m’accompagne faubourg St Vincent. Je me trouve dans le salon à droite en entrant. Yves est là couché sur un canapé, revêtu de l’uniforme scout. Il a le visage très reposé. Papa et maman sont là qui m’accueillent, comprenant mon émotion.

 Dans un carnet de souvenirs Maman a raconté toutes les étapes de cette maladie, une méningite tuberculeuse dont l’avancée a été relativement rapide. Yves a beaucoup souffert. Papa et maman l’avaient pris dans leur chambre. Les amis se relayaient pour aider Maman. Une religieuse dans les dernières nuits est venue aider à le veiller. A cette époque on n’avait pas encore de grands moyens de soigner cette maladie.

Déjà au mois de septembre précédent, alors que nous étions dans deux petites chambres voisines, à Savigny les Beaune il s’était plaint de maux de têtes et il avait eu de la fièvre, puis cela s’était passé. Il continuait de faire sa classe de Seconde avec brio.

Et puis voilà tout est fini. Le Père Dupuis aumônier de Saint Euverte, le Père Bouley Directeur, viennent très vite. L’abbé Forteau notre aumônier scout. Le Père Dupuis restera plus tard très marqué par ce départ. Je continue d’habiter chez les Hubert, avec des navettes à la maison. Nos parents ont besoin d’avoir tous les enfants avec eux, bien, que nous ayons été dispersés chez des amis.

Le 14 mars 1939, nous sommes réunis autour du cercueil qui va être fermé dans le salon. Et ce sont les obsèques à l’église Saint Vincent. Toute la troupe scoute est là. Certains montent la garde autour du cercueil. Ses camarades de classe. Beaucoup d’amis de nos parents. Des membres de la famille. L’église est comble.  Je suis comme dans un nuage, avec l’envie de pleurer. Je ne me souviens que du Chant des adieux et de la prière scoute.

Le chemin continue. Nous allons conduire Yves à Neuville-aux-Bois, près d'Orléans, où il rejoindra notre grand-mère Madelin, née de Sainte Marie. Un peu de soleil, du vent comme toujours dans ce cimetière de Neuville que je ne connaissais pas et où nous reviendrons si souvent. Le Père Dupuis et le Père Bouley nous ont accompagné pour ce dernier temps de prière.

On rassemble des photos. Maman en a fait un petit album spécial. Et il y a ce pastel que le Lieutenant d’Hallewyn  a fait de lui enfant, à Sarreguemines et qui sera toujours dans la salle de séjour partout où nous avons habité et qui est pour le moment chez moi. J’irai passer les vacances de Pâques chez les d’Astorg, grands amis de nos parents, à Vatimesnil, près d’Etrepagny. Ils essayent de m’entourer, mais le souvenir d’Yves est encore si présent.

 Il faut dire que Yves et moi avons toujours vécu dans la même chambre, travaillé nos devoirs sur la même table, scouts ensemble, vacances ensemble, envoyés tous les deux souvent chez nos grands parents Delafon à Savigny près de Beaune. 

Nous étions presque inséparables. Yves est mort à l’âge de 15 ans»


Source
"Mes souvenirs d’Yves" par Jean Madelin, 2008
Archives personnelles Philippe Madelin


Infos sur la maladie
La méningite tuberculeuse est une infection des membranes recouvrant le cerveau et la moelle épinière. Le traitement implique plusieurs médicaments antituberculeux dans le même temps, comme il le fait pour une tuberculose pulmonaire. Le traitement dure habituellement pendant au moins 12 mois. Les méningites tuberculeuses sont  mortelles si elles sont non traitées.







Les dernières volontés d'Armand Bourgoin



Dernières volontés pour les obsèques de Armand BOURGOIN



Je vais vous rapporter les dernières volontés de mon grand-oncle Armand BOURGOIN, qui sont pour le moins originales.

Qui est Armand Bourgoin ? 

Armand BOURGOIN

Armand Octave BOURGOIN est né  le 3 septembre 1879 à Saint-Julien-du-Sault dans l'Yonne en Bourgogne.  Il est décédé le 9 juillet 1963 à Sens.

Il est l'oncle de mon grand-père Marcel Bourgoin. 

Je l'ai connu à la fin de sa vie car il venait déjeuner tous les jours chez mes grands parents. La cohabitation était parfois difficile car le personnage avait un caractère difficile, un peu grincheux, avec des manies et des exigences,  bref un "original" comme disait pudiquement mes grands-parents.

Avant son décès, il écrit à son neveu Marcel Bourgoin, Maire de la commune de Chailley, une lettre manuscrite qui précise ses dernières volontés pour ses obsèques.

Elle est adressée à Monsieur le Maire,  sans doute pour accentuer la  gravité de ses propos et lui donner un caractère officiel. 


Les exigences d'Armand pour ses obsèques


Armand ne veut pas d'une concession perpétuelle et estime même que cette pratique devrait être interdite. 

Surtout, précise-t-il clairement, il ne veut pas être porté, dans son cercueil, les pieds en avant

En effet, le cimetière de Chailley domine le village avec une vue sur tous les environs. La rue qui permet d'y accéder est en pente et la montée assez raide. Il n'est pas question pour Armand "de partir  les pieds en l'air et la tête en bas". Il ajoute que "c'est une honte de voir cette pratique à Chailley qui dure depuis si longtemps".

Il termine son testament par ces mots aigre-doux "On peut satisfaire mes désirs, cela ne coute rien à personne" ! Il conclue "Adieu tout le monde".


Son testament manuscrit





Dernières volontés respectées


Ses dernières volontés seront scrupuleusement respectées par mes grands parents. Ce sera un enterrement civil, comme pour toute la branche des Bourgoin. Mais son cercueil ne passera pas devant la Mairie comme il était d'usage pour les obsèques dans cette commune.

C'était sa demande expresse. Elle a dû être un peu choquante  pour son neveu, Maire de la commune qui s 'est occupé de lui jusqu'à son décès.

Je ne connaitrais jamais la raison de cette dernière volonté.

Mes grands-parents maternels ont gardé ce testament. Il l'ont parfois évoqué lors des repas de famille lorsqu'ils se souvenaient de l'oncle Armand. Mon grand-père ajoutait même que Armand ne voulait pas que "son sang descende dans sa tête lors de la montée au cimetière" ! On en souriait.

Il est un peu incroyable qu'il soit  parvenu jusqu'à moi comme témoignage d'un Monsieur au sacré caractère !








Les archives de TOUL ont brûlé en 1939 ...


Mail des archives du 54, le 10 juin 2014

Mes recherches sur Eugène COLIN et Emilie SCHAAL sont bloquées par la disparition par le feu des Archives de Toul en 1939.

Quel dommage !



Madame,

Suite à votre courriel du 06 juin 2014, sachez que nous n’avons pas l’acte de mariage d’Eugène COLIN et Emilie Marceline Marie SCHAAL à TOUL le 21 août 1884.

Les archives de TOUL ont entièrement brûlé en 1939 et une recherche dans le peu d’archives reconstituées a été infructueuse.

Restant à votre service, je vous prie de recevoir, Madame, l’expression de mes salutations respectueuses.


Conseil général de Meurthe-et-Moselle, DIRDEVE
Hélène Say
Directeur des archives départementales
1 rue de la Monnaie - CS 75202 - 54052 Nancy Cedex
Tél. 03 83 30 90 90
Fax 03-83-37-81-11
archives54@cg54.fr          

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